Le président par intérim du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella a été mis en examen mardi pour avoir qualifié, en octobre 2021, la ville de Trappes de «république islamique en miniature» suite à la réélection du maire franco-marocain Ali Rabeh. Bardella avait notamment accusé le maire de «clientélisme islamiste» dans un communiqué, appelant à ce que le maire soit révoqué et la ville mise sous tutelle.
Réagissant à sa mise en examen sur les antennes d’Europe 1, le cadre du RN s’en est vigoureusement pris à la justice française, l’accusant de «poursuive le même but que les islamistes, à savoir faire taire ceux qui dénoncent le réel», sans se justifier du «réel» de la situation qu’il dénonce.
Le mis en examen a aussi tenté de dresser un parallèle avec les menaces visant des journalistes suite à la diffusion de Zone Interdite, estimant que les poursuites judiciaires s'assimilent aux «persécutions physiques» de ceux qui «dénoncent» l'islamisme.
En octobre, Bardella avait également porté son soutien à Didier Lemaire, professeur de philosophie qui dénonçait une «islamisation» de la ville de Trappes, formellement réfutée par Ali Rabeh. En outre, M. Lemaire avait accusé Ali Rabeh de «colporte(r) des accusations mensongères et haineuses» le désignant, suite à quoi M. Rabeh avait affirmé vouloir porter plainte pour diffamation. Mardi, ce professeur qui avait déposé plainte pour des menaces le visant dans la ville a vu sa plainte classée sans suite par le parquet pour «infraction insuffisamment caractérisée».