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Grand Angle

Maghreb, Espagne et Sahel : axes majeurs du discours royal

Le discours du trône de cette année est placé sous le thème de la géopolitique. Le Maghreb, l’Espagne et le Sahel en sont les moments phares. Le monarque a évité d’aborder la polémique issue des récentes déclarations de Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, sur l’opportunité d’un sommet des cinq pays de l’UMA alors que les frontières terrestres algéro-marocaines sont encore fermées.

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Les relations régionales au coeur du discours royal (DR)
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Comme dans d’autres circonstances similaires, le roi Mohammed VI a réitéré son souhait pour «l'émergence d'un nouvel ordre maghrébin pour transcender l'état de dispersion qui prévaut dans la région et remédier à la faiblesse des échanges entre ses pays, en vue d'édifier un espace maghrébin fort et ouvert».

Cette volonté  marocaine militant pour une intégration dans la région est exprimée alors que les relations entre les composantes du Maghreb passent par une phase de froid. Et c’est un euphémisme. En plus du vieux différend algéro-marocain sur le Sahara, le président tunisien, Moncef Marzouki, un des fervents partisans de l’intégration maghrébine, vient d’effectuer une sortie médiatique pour le moins bizarre.

Le Maghreb des différends

La semaine dernière, dans un discours devant l’Assemblée constituante, le président tunisien a estimé que «le régime de monarchie constitutionnelle, par rapport au régime républicain, n'est pas fondé sur des bases démocratiques, fut-il régi par des lois qui garantissent les libertés et l'égalité». Et d’ajouter que  «dans une monarchie constitutionnelle, une seule personne parmi des millions monopolise le pouvoir, puis le fait hériter à son fils». Des propos qui en disent long sur l’état actuel des relations entre Rabat et Tunis. C’est dans ce contexte que la date du sommet de l’UMA annoncée en octobre a été renvoyée à une date ultérieure.

Contrairement à Marzouki, son homologue algérien est resté très diplomate. A l’occasion de la fête du trône, il a adressé un message à Mohammed VI dans lequel il salue  «les réalisations accomplies par votre pays dans tous les domaines grâce à vos efforts soutenus et à votre abnégation dans la réalisation des aspirations de votre peuple». Mais sans évoquer une quelconque intégration maghrébine.

Solidarité avec l’Espagne

Contrairement au Maghreb qui boîte depuis des années, les relations avec l’Espagne, en dépit de l’arrivée de la droite au pouvoir, sont plutôt bonnes. Le roi Mohammed VI a réservé une partie du discours du trône pour exprimer sa solidarité avec le voisin du nord. «Dans la difficile conjoncture actuelle, Nous réitérons notre engagement à favoriser l'émergence de nouvelles conditions économiques propices à la création de richesses conjointes, donnant ainsi un contenu concret aux liens profonds de solidarité agissante unissant nos deux pays», a souligné le souverain.

Un signal fort à l’adresse des sociétés espagnoles d’investir massivement au Maroc. Et pour preuve dans le même paragraphe, le monarque déclare qu’il a donné ses «Hautes Instructions au gouvernement pour traduire cette résolution dans les faits, en faisant preuve de l'intérêt et de la rapidité d'exécution requis à cet effet». L’Espagne est le second investisseur au Maroc avec plus de 700 entreprises.

Prêter une attention diligente au Sahel

En plus des liens économiques et historiques qui unissent Rabat et Mardid, la convergence de vues sur la situation qui prévaut au Sahel est un autre élément qui favorise le rapprochement entre les deux pays.

«La région du Sahel et du Sahara, quant à elle, est confrontée à des risques multiples qui menacent l'unité nationale et l'intégrité territoriale de ses pays. Face à cette situation, la communauté internationale se doit de prêter une attention diligente à cette zone et d'entreprendre des actions fermes à cet effet» a dit le souverain. Une approche qui n’est, d’ailleurs, nullement partagée par l’Algérie.

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