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Grand Angle

Maroc : Après le pic de la crise sanitaire, le tourisme peine toujours à se relever

Un an et demi après le déclenchement de la crise sanitaire au Maroc, le secteur touristique est toujours dans le rouge. Les professionnels restent pessimistes sur une éventuelle reprise à moyen-terme. Malgré l’ouverture de cet été, nombre d’opérateurs ont épuisé leur trésorerie.

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Photo d'illustration / DR.
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Alors que les secteurs économiques reprennent leurs activités tant bien que mal, le tourisme continue de subir les effets de la crise sanitaire de plein fouet, rapporte la Confédération nationale de tourisme (CNT). Selon l’organisation professionnelle, la dernière décision de suspension de tous les vols en provenance et à destination de «quatre marchés majeurs de la destination Maroc (Allemagne, Royaume-Uni et Pays-Bas en plus de la Russie fermée depuis plusieurs semaines) [a] réduit les espoirs de reprise à néant».

Dans un communiqué, la CNT a indiqué mardi que «ce sont là des bassins émetteurs pour la saison d’hiver qui se ferment», d’autant que ces annonces ont «provoqué des annulations en cascade non seulement des marchés précités, mais aussi de nos marchés traditionnels, qui craignent une extension de ces mesures à leurs pays». «La réunion de l’assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui était prévue à Marrakech du 30 novembre au 3 décembre aurait été un formidable signal d’amorçage de la reprise et une vitrine exceptionnelle sur le monde de l’industrie touristique pour la destination marocaine», indique la confédération. Et d’ajouter que «malheureusement, le Maroc a renoncé à accueillir cet évènement, ce qui aura inéluctablement pour conséquence de creuser davantage notre éloignement des marchés et d’entamer la confiance des prescripteurs».

Une reprise retardée par un contrat programme peu appliqué

Pour la CNT, l’annonce du maintien de toutes les restrictions liées à la mobilité, «en plus de l’exigibilité du pass sanitaire provoque une incompréhension profonde chez les opérateurs du secteur, qui voient en cela un signal peu rassurant sur le calendrier de reprise des activités liées à l’industrie touristique, et ce, malgré une amélioration incontestable de la situation sanitaire dans notre pays».

L’organisation a dit être bien consciente des efforts importants et nécessaires à déployer pour préserver les acquis sanitaires, priorité pour les acteurs économiques et les citoyens. «Cependant, en l’absence de mesures d’accompagnement concrètes et immédiates, à la hauteur de l’aggravation de la situation qui est celle de notre secteur, nous craignons une difficulté grandissante à envisager l’avenir de notre industrie, et in fine, une implosion de son tissu économique», a-t-elle indiqué.

La CNT a précédemment élaboré un contrat programme 2020-2022 avec le gouvernement et ses partenaires, en soutien aux entreprises du secteur et notamment pour préserver les emplois. Mais l’organisation a déploré que les mesures prévues «n’ont pas toutes été déployées», alors que la situation «devient de plus en plus intenable pour les entreprises touristiques, tout métier confondu, qui ont déjà asséché leur trésorerie». En effet, elle souligne que l’indemnité forfaitaire de 2 000 DH a cessé depuis le 30 juin dernier.

Parallèlement, la CNT a alerté que les ordres de recettes fiscales continuent d’être émis, exposant les entreprises au risque de contentieux. «Il devient urgent et vital d’accélérer le déploiement de l’ensemble des mesures du contrat programme non encore appliquées, et de reprendre le versement de l’indemnité forfaitaire au profit des salariés du secteur afin de préserver leurs emplois», a recommandé la confédération.

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