Espagne : 800 000 euros de contrats de travail vendus à des Marocains clandestins

Jeudi 5 juillet dernier, la police espagnole annonçait dans une communiqué le démantèlement d’un réseau de faussaires à la base d’un trafic de 318 faux contrats de travail pour une majorité de Marocains. 186 personnes avaient été arrêtées. La police avait alors assuré que les arrestations devaient se poursuivre. Aujourd'hui, mercredi 11 juillet, elle a arrêté un constructeur, gérant de société, pour un délit présumé de fraude et falsification de la sécurité sociale, selon la presse locale. Cette activité illicite aurait généré plus de 800 000 euros de bénéfices pour l'employeur fraudeur.

 Le suspect, 39 ans, résidant dans la province de Mursie dans le sud est de l'Espagne, est accusé d'avoir vendu des inscriptions à la Sécurité sociale à des immigrés en situation irrégulière, lorsque ces derniers avaient besoin d’obtenir les prestations de chômage ou d’acquérir la résidence en Espagne.

Pic d’embauches en pleine crise 

L’entreprise gérée par le suspect a démarré son activité en 2006. En raison de la crise, cette activité a pris un coup en 2009, mais, chose curieuse, c’est à partir de cette date que le nombre d’employés a augmenté de manière disproportionnée, remarque la police. Pire, pour une société opérant dans le domaine de la construction, elle a recruté plus de 70 femmes au cours des trois dernières années. Plus de cinquante d'entre eux résidaient hors de la province de Mursie et quelques-uns dans le nord du pays. Le but principal de ces inscriptions fictives était, selon des sources policières, que ces personnes accèdent aux prestations sociales de chômage et pour obtenir leur régularisation en Espagne. 

Vieille pratique

La falsification des contrats de travail et des prestations sociales en faveur des étrangers en Espagne est devenue un véritable fléau au fil des années. En général destinés à une population étrangère, ces commerces de faux contrats de travail concernent majoritairement des Marocains, selon la Police espagnole. Dans sa précédente mission, la police a mis la main sur un homme d’origine marocaine qui servait d’intermédiaire entre les sociétés fictives espagnoles et les demandeurs de contrats.

Au début des années 2000, les résidents marocains arrivaient, via des réseaux, à acheter des contrats de travail fictifs en Espagne à 5 000 euros, pour la constitution de leur dossier de visa. La pratique s’étant vulgarisée, certains déboursaient le double en 2008. La même année, une enquête menée par la police espagnole révélait que 400 Marocains s’étaient fait escroqués dans une affaire de vente de faux contrats de travail. La police espagnole semble résolue à mettre un terme à cette pratique sur le sol national, mais arrivera-t-elle à la bannir de manière définitive ?