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Grand Angle

Espagne : 200 arrestations pour vente de faux contrats de travail à de nombreux Marocains

C’est bien connu. La crise en Espagne touche profondément les Marocains. Plusieurs d’entre eux se sont retrouvés en situation irrégulière et se procuraient des contrats de travail via un réseau de faux entrepreneurs démasqué par la police national.

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En l’espace d’une année, 186 personnes ont été arrêtées dans les îles Baléares pour vente de faux contrats de travail à de nombreux étrangers, dont la plupart sont des Marocains frappés par le chômage, a indiqué la Police Nationale dans un communiqué rendu public ce jeudi, rapporte EFE. Ces derniers se procuraient ces contrats afin de régulariser leur situation.

318 faux contrats de travail au total ont été saisis. D’après les données policières, la fraude à la Sécurité sociale atteindrait les 700.000 euros et les responsables de la trame touchaient entre 300 et 600 euros par contrat, sachant que le montant qui variait en fonction de la durée dudit contrat ou de l'habileté de l'acheteur à négocier le prix.

Un Marocain servait d’intermédiaire

Le rapport s’est appesanti sur un certain nombre de start-ups ayant un grand nombre de travailleurs, en majorité d'origine marocaine. De nombreuses irrégularités ont été détectées, principalement en ce qui concerne les obligations fiscales. En effet, quatre entrepreneurs suspects, domiciliés dans la ville de Felanitx, ont créé les entreprises de connivence avec une cinquième personne d'origine marocaine. Ce dernier était responsable du recrutement des travailleurs et encaissait en échange environ 50% de la vente des contrats, tandis que les autres 50% était destinés à l'employeur.

Les personnes arrêtées créaient en premier lieu des entreprises fictives, en sollicitant l'inscription dans le Régime Spécial de Travailleurs Autonomes avec une base minimale dans l'activité de construction et de travailleurs domestiques. Certaines de ces entreprises cessaient leur activité depuis à partir du moment où elles ne répondaient pas à leur obligation fiscale. Ainsi, les entrepreneurs vendaient tout de suite les contrats de travail, surtout aux étrangers qui représentent 95% des personnes impliquées dans l’opération. La police précise que la majorités des bénéficiaires sont des Marocains. Ces derniers utilisent ces contrats pour renouveler leur titre de séjour.

La majorité des accusés nient les faits qui leur sont reprochés, mais la police nationale est sûre de son coup. D’autant plus qu’elle a reçu l’aide de l'Inspection du Travail, la sécurité sociale, les agences de recrutement et le ministère des Finances. La police poursuit ses enquêtes et d’autres arrestations devraient suivre.

Pour rappel, ce n’est pas le premier cas de faux contrats de travail impliquant des Marocains. En 2008, la CODENAF, l'une des plus importantes associations d'immigrés marocains en Espagne tirait la sonnette d’alarme. Elle avait demandé au gouvernement espagnol d’appliquer un moratoire permettant aux Marocains victimes de la crise de renouveler leur permis de séjour. Mais en 2009, la situation n’avait pas changé.

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