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Grand Angle

Hausse du carburant : les syndicats promettent des actions à la rentrée

Cela fait près d’un mois que l’augmentation de l’essence et du gasoil a eu lieu au Maroc (cf notre article). Néanmoins, aucune manifestation syndicale d’envergure n’a eu réellement lieu dans les rues ces dernières semaines pour dénoncer cette hausse de carburant. Yabiladi a voulu savoir si les syndicats prévoyaient toujours des actions. La réponse est oui. Mais ça sera pour la rentrée.

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Une manifestation de chauffeur de taxi à Casablanca
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«Tout est possible (…) on fera tout pour défendre la classe ouvrière» promettait le 6 juin dernier à Yabiladi Mustapha Brahma, membre du bureau exécutif de la Confédération Démocratique du Travail, au sujet des actions que les syndicats allaient mener pour dénoncer l’augmentation des prix des carburants de début juin. Cependant, trois semaines plus tard, le soufflet est retombé. Aucune manifestation d’envergure n’a eu lieu dans les rues, ormis une marche populaire qui s’est tenue le 10 juin dernier à Rabat à l’initiative de l’Organisation démocratique du travail. De quoi se demander si les syndicats vont laisser passer cette hausse sans sourciller.

Des actions pour la rentrée

Ces dernières semaines, les syndicats se sont bel et bien concertés entre eux et ont décidé de geler pour le moment toute action cet été, période où les gens partent massivement en congé, période durant laquelle les MRE débarquent au royaume mais également à l’approche du ramadan. «Ce n’est pas parce que nous n’avons pas mené d’actions sur le terrain que le pilule est avalée. Nous allons bien entendu maintenir la pression, garder les yeux grands ouverts et ce n’est qu’à la rentrée, en septembre prochain, que nous allons mener des actions d’envergure. Les syndicats vont se concerter pour décider des actions à mener», explique Mustapha Brahma, joint ce matin par nos soins.

Amnésie gouvernementale

«Le problème, ce n’est pas seulement la hausse des carburants que nous dénonçons mais également toute la politique du gouvernement qui est anti-populaire et anti-classe ouvrière.» ajoute-t-il. Il évoque notamment le fait que le gouvernement n’ait pas demandé l’avis des syndicats avant de procéder à la hausse de l’essence et du gasoil mais aussi la non-instauration d’un impôt sur la fortune. Par ailleurs, il regrette que le gouvernement ait augmenté les prix des carburants avant même de réformer la caisse de compensation. «Ce sont surtout les sociétés qui utilisent le sucre pour fabriquer des boissons, du chocolat ou des bonbons qui profitent de la caisse de compensation. Il y aussi celles qui utilisent le gasoil dans leurs activités. Cette aide devrait aller à la population cible, les gens les plus modestes», lance-t-il.

«Le gouvernement actuel ne connait pas l’histoire du Maroc et n’apprend pas des erreurs du passé. Il oublie que les manifestations de 1981, de 1984 et de 1990 ont été causées par la hausse des prix de produits de première nécessité», conclut-il.

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