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Grand Angle

Elections au Maroc : Des «achats de votes» pointés du doigt jusqu’au jour du scrutin

Remise en avant des semaines avant les élections législatives, communales et régionales de ce 8 septembre, la question de la transparence du scrutin vis-à-vis de l’utilisation de l’argent pour séduire les votants est revenue jusqu’à ce jour J.

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Photo d'illustration / DR.
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Des militants de l’Alliance de la fédération de gauche (AFG) et du Parti socialiste unifié (PSU) ont été arrêtés, ce mercredi, après avoir dénoncé des tentatives de corruption des électeurs auxquels des «achats de voix» auraient été proposés. A la suite de leurs protestations sur les lieux et sur les réseaux sociaux par la publication de vidéos à l’extérieur des bureaux de vote, certains parmi eux ont été interpellés puis relâchés. Ce 8 septembre, le Maroc vit des élections législatives, communales et régionales tenues la même journée.

A Casablanca, ce sont des militants du PSU qui ont été interpelés après avoir été traités «brutalement», lors de leur protestation contre des propositions d’argent faites aux électeurs. Dans un communiqué, le bureau politique du parti a «condamné fermement ces pratiques, qui sont rejetées par toutes les normes et qui mettent à mal les conditions d’une concurrence honnête et loyale». La formation a indiqué se réserver «le droit de prendre toutes les mesures légales pour faire face à cette situation et à ses conséquences», tout en appelant à la mobilisation «contre cette approche qui détruit les règles de la démocratie».

Par ailleurs et devant l’école Ibn Zeydoun, un des bureaux de vote à Tiflet, le militant AFG Ghassane Iben Ouazi a protesté contre l’inaction de la police et des autorités locales, présents selon lui au moment des faits qu’il reproche nommément à Abdessamad Archane, candidat du Mouvement démocratique et social (MDS). En 2015 et en sa qualité de secrétaire général du parti, Archane et six autres personnes ont déjà été convoqués par la justice à Rabat pour des soupçons de fraudes électorales.

Un sit-in en pleine élection pour dénoncer la corruption politique

Lors du scrutin de ce 8 septembre, Ghassane Iben Ouazi a nommé aussi Driss El Ghali, tête de liste du Parti de l’environnement et du développement durable, qui aurait selon lui «distribué de l’argent sur les lieux [de la vidéo, ndlr], à bord d’une voiture dont le matricule est documenté». «Le parti de la Gazelle et Archane distribuent de l’argent au vu et au su de tous, mais nous n’allons pas nous taire», a-t-il lancé dans la séquence enregistrée en direct, tout en précisant ne pas être en campagne.

A sa remise en liberté, Ghassane Iben Ouazi a indiqué que des procès-verbaux ont été réalisés, tout en notant «le comportement noble» des agents du commissariat et la mobilisation des militants de l’AFG, de l’USFP et des associatifs qui se sont rendus sur place. En cette fin d'après-midi, un sit-in est tenu devant la même école servant de lieu de vote, pour dénoncer l’utilisation de l’argent dans les élections au niveau de l'ensemble de la ville.

La question de l’utilisation de l’argent dans le cadre de ce scrutin pour monnayer les voix des citoyens fait polémique depuis plusieurs semaines. Peu avant la fin de la campagne électorale, des usages similaires ont été dénoncés, après que des images ont circulé montrant un candidats USFP à Sidi Bennour en train de présenter des sommes d’argent à une éventuelle votante.

Le 31 août dernier, l’Association marocaine de protection des biens publics a saisi la présidence du ministère public en déposant plainte contre X. L’ONG a notamment demandé à ce que des chefs de partis soient entendus par la justice.

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