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Grand Angle

Nouvelle passe d’armes entre le Maroc et l’Algérie sur le Sahara, après la rupture des relations

A l’ONU, l’Algérie a qualifié le Maroc d’«Etat occupant» et a demandé une «protection internationale du peuple sahraoui». Le Maroc a riposté en lançant une mise en garde le voisin de l’Est. Sans la participation d’Alger lors des prochaines tables rondes, «il n’y aura pas de processus politique», a averti Omar Hilale.

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Omar Hilale et Soufiane Mimouni, respectivement ambassadeurs permanants du Maroc et de l'Algérie à l'ONU. / DR
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Nouvelle passe d’armes entre l’Algérie et le Maroc. Elle a eu lieu en République dominicaine où s’est tenue, du 25 au 27 août, une nouvelle réunion du Comité spécial des 24 des Nations unies chargé des questions de la décolonisation. A cette occasion, l’ambassadeur d’Alger à l’ONU, Soufiane Mimouni a invité le Comité à «utiliser tous les outils dont il dispose, y compris les visites sur terrain, pour assurer la protection des droits politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple du Sahara occidental pour soutenir la réussite du processus de décolonisation», rapporte l’agence APS.

Le diplomate a qualifié le Maroc d’«Etat occupant (qui) entrave toutes les initiatives et opportunités à même d'assurer une solution juste et définitive à la question du Sahara occidental». Mimouni a réitéré que son pays «continuera à assurer son soutien au peuple du Sahara occidental, et à ceux des territoires non autonomes comme dicté par le devoir de solidarité envers les peuples et les pays colonisés».

Face à de tels propos, le représentant permanent du royaume à l’ONU a affirmé que «l’Algérie n’a jamais été un simple observateur dans la question du Sahara marocain». «Dès le début, l’Algérie a été partie prenante dans ce différend», a déclaré Omar Hilale. Cette fois, l’ambassadeur ne s’est pas contenté de paroles mais a avancé des preuves tangibles et difficiles à contester par la partie algérienne, rapporte la MAP.

«Sans la participation de l’Algérie, il n’y aura pas de processus politique»

Pour étayer son affirmation, l’ambassadeur Omar Hilale a, devant l’audience, donné lecture d'une lettre adressée le 19 novembre 1975, par l’ancien ambassadeur d’Algérie aux Nations unies au secrétaire général de l’ONU, et distribuée en tant que document officiel du Conseil de sécurité. Le représentant algérien y précise qu’«en plus de l’Espagne, en sa qualité de puissante administrante, les parties concernées et intéressées dans la question du Sahara Occidental, sont l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie». Le diplomate marocain a noté avec ironie l’absence totale du Polisario dans la missive du représentant d’Alger.

Hilale a également rappelé que lors des deux batailles d’Amghala de 1976, des centaines d’officiers et soldats algériens ont été capturés par les Forces armées royales, et remis ensuite à la Croix rouge internationale. Il a également rappelé le feu vert en 2001 donné par l’ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à la proposition de partition du Sahara entre le Maroc et le Polisario, une offre rejetée par le royaume. Omar Hilale a mis en relief ainsi une autre preuve confirmant l'implication d'Alger dans le conflit.

L’ambassadeur marocain a par ailleurs lancé une mise en garde au voisin de l’Est. «Si l’Algérie s’obstine dans son déni, lors de la reprise du processus politique, que nous espérons, dans les prochaines semaines, et si l’Algérie ne reprend pas sa place à la table ronde, il n’y aura pas de processus politique», a-t-il menacé.

Pour rappel, Alger a été représentée par ses ministres des Affaires étrangères aux deux tables rondes, organisées par l’ONU en décembre 2018 et mars 2019 à Genève.

Article modifié le 28/08/2021 à 19h20

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