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Grand Angle

Elections 2021 : Le PSU out, PADS et CNI s’accrochent à la FGD

Alors que le PSU a annoncé, cette semaine, sa décision de faire cavalier seul lors des prochaines élections prévues en septembre, le CNI et le PADS s’accrochent au projet de la FGD, en se déclarant ouverts sur les autres composantes de la gauche marocaine.

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Nabila Mounib, Abdeslam El Aziz et Ali Boutouala, secrétaires généraux du PSU, du CNI et du PADS. / DR
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Le projet de Fédération de gauche démocratique (FGD) réunissant trois partis de la gauche marocaine a implosé à quelques semaines des élections du 8 septembre. Ainsi, à l’issue de sa réunion tenue lundi, le bureau du Parti socialiste unifiée (PSU) a décidé de faire cavalier seul lors du scrutin du 8 septembre. La résolution, transmise mardi lors d'une réunion à Rabat, par la secrétaire général du PSU, Nabila Mounib, aux secrétaires généraux du Congrès national ittihadi (CNI) et du Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS), laissent ces deux derniers perplexes.

Pour Abdeslam El Aziz, secrétaire général du CNI, le projet de fusion devait avancer il y a déjà deux ans. «La décision, qui devait intervenir après les élections précédente a été reportée mais nous avons dit que la Fédération, dans sa forme actuelle, a rempli sa mission», tranche-t-il. «Comme nous l’avons tous constaté, il y avait de la réticence à se concentrer sur les questions censées être discutées ces dernières années», regrette le secrétaire général de la formation politique née en 2001 d'une scission de l'Union socialiste des forces populaires (USFP).

«Ceux qui disaient que les conditions de fusion n'étaient pas remplies, sans travailler pour les remplir, que les élections sont la base et qu’il faut penser à l'intégration après la fusion, en sont responsables.»

Abdeslam El Aziz

Le responsable politique rappelle que l'instance décisionnelle de la FGD a tenu une réunion en décembre, pour ce projet de fusion. «Nous avons même élaboré une feuille de route et mis en place des mécanismes. Nous avons finalement décidé de reporter la question de fusion pour préparer ensemble les élections, chose que nous faisons depuis six mois déjà», souligne-t-il encore, déplorant que «certains problèmes, qui ont toujours existé lors des élections précédentes, ont surgi» entre temps.

Il y a deux semaines, les partis formant la FGD ont même fait une déclaration conjointe au ministère de l'Intérieur annonçant qu’ils prennent part aux élections sous les couleurs de la Fédération. «Nous nous sommes mis d'accord sur un mécanisme pour permettre aux instances locales de la FGD de trancher s’agissant des listes au lieu de saisir les bureaux politiques. Toutefois, lorsque ces instances locales ont commencé à travailler, Mme Mounib s’est plainte que certains membres de ces instances ne représentent pas le PSU», abonde-t-il. «Cette situation était liée au courant ayant émergé au sein du PSU, accélérant ainsi la décision prise par cette formation politique. Mais le PADS et CNI préparerons ensemble les élections tout en restant ouverts sur les autres forces de la gauche comme prévu», conclut Abdeslam El Aziz.

Vers une FGD réunissant le CNI et le PADS uniquement ?

Son camarade et secrétaire général du PADS, Ali Boutouala est plus catégorique. «Nous considérons toujours le Parti socialiste unifié comme membre de la Fédération. Nabila Mounib nous a dit qu'elle tient à la FGD, mais qu'elle veut que le PSU se présente seul aux élections professionnelles», nous déclare-t-il.

«Rien ne nous garantira toutefois que tout se passera comme prévu. S’ils ont pris cette décision pour les élections professionnelles, cela signifie que les élections régionales, législatives et communales seront soumises à la même décision.»

Ali Boutouala

Pour le secrétaire général du parti né également d’une scission de l’USFP dans les années 1980, le PADS «refuse de reconsidérer la déclaration commune soumise au ministère de l'Intérieur il y a deux semaines». «Nous nous accrochons à la fédération et prendront part aux élections avec des listes communes, comme nous l'avons décidé précédemment au sein des instances de la FGD», tranche-t-il. «Les élections, la Constitution et la question nationale sont du ressort de la FGD et non la compétence d'autres organes. Selon la loi fondamentale et le document d'organisation qui réglemente notre travail, les partis ne peuvent pas individuellement émettre des décisions concernant ces trois questions», déclare-t-il encore.

Pour le moment, les deux formations politiques restantes au sein de la FGD compte «faire rapport de leur position à la Direction des élections du ministère de l'Intérieur car ils s’accrochent à leur droit en tant que FGD». «Nous verrons ce que dira le ministère de l'Intérieur. Selon la loi les partis, si un parti se retire d'une union, celle-ci restera», souligne Ali Boutouala.

Ce dernier qui dit avoir «enregistré la décision du PSU avec regret», annonce l’ouverture des deux formations sur les autres courants de la gauche pour les prochaines élections.

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