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Grand Angle

Espagne : Arancha Gonzalez adresse un message au Maroc sur la question du Sahara

Il y a une semaine, la ministre espagnole des Affaires étrangères a fait l’impasse sur un point de presse avec son homologue belge pour ne pas répondre aux questions des journalistes sur la crise avec le Maroc. Ce mercredi, elle a été contrainte par les députés d'aborder la tension avec Rabat et la question du Sahara.

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Arancha Gonzalez Laya, ministre des Affaires étrangères espagnole / DR
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Le Maroc reste un sujet qui anime le débat politique en Espagne. Ce mercredi 9 juin, lors de la session du contrôle du gouvernement à la Chambre des représentants, le Parti populaire a accusé l’exécutif de coalition de gauche d’avoir provoqué le royaume en accueillant Brahim Ghali et l’avoir poussé à exclure les ports ibériques de l’Opération Marhaba 2021.

La députée du PP, Valentina Martínez Ferro a estimé que le gouvernement de Pedro Sanchez ne fait rien pour assurer les conditions d’«une reprise» des relations avec le Maroc, soulignant que les autorités marocaines ont démenti tout contact diplomatique avec l’Espagne. La parlementaire a exhorté la cheffe de la diplomatie de «cesser de se ridiculiser».

Dans sa réponse à la députée du PP, la ministre des Affaires étrangères a annoncé que son département travaille sur «un modèle de coopération à même de permettre de gérer l'interdépendance». «Nous sommes confiants en développer davantage nos relations et notre coopération, qui ont été si bénéfiques» pour les deux pays, a-t-elle déclaré. Tirant les leçons de ses précédentes déclarations, Arancha Gonzalez Laya s’est réfugiée dans la langue de bois, évitant d’annoncer de nouveaux contacts, même «discrets», avec le Maroc pour le rétablissement de la confiance.

Pou rappel, Nasser Bourita a expliqué, dans une interview accordée, le 23 mai à la Radio Europe 1, que «contrairement à ce que dit madame la ministre espagnole (Arancha González Laya, ndlr), il n’y a pas de contact entre le Maroc et l’Espagne depuis le déclenchement de cette crise».

Point de changement sur le Sahara, une réponse destinée au Maroc ?

Outre les relations bilatérales, la question du Sahara occidental a été évoquée par des députés du PP et de EH Bildu. La cheffe de la diplomatie a précisé que la position de son pays sur ce dossier «est une politique d’Etat qui n’a pas changé et qui ne changera pas». Pour mémoire, Mme Gonzalez avait déjà tenu, en novembre dernier, les mêmes propos dans des déclarations à la presse espagnole.

Le Maroc est également concerné par ce passage dans la réponse de la ministre espagnole. Dans un communiqué publié le 31 mai, le ministère marocain des Affaires étrangères a indiqué qu’«au-delà du cas du dénommé Ghali, cette affaire a dévoilé les attitudes hostiles et les stratégies nuisibles de l’Espagne à l’égard de la question du Sahara marocain. Elle a révélé les connivences de notre voisin du nord avec les adversaires du Royaume pour porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc».

La ministre a affirmé, ce mercredi, que son pays appuie les efforts des Nations unies en vue de parvenir à une solution concertée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Une réponse qui n’a pas convaincu le député de EH Bildu, Jon Iñárritu, qui a réitéré son appel au gouvernement espagnole de reconnaître la «République arabe sahraouie démocratique».

La popularité d’Arancha Gonzalez Laya est en chute libre. Les Espagnols ne lui font plus confiance, selon une enquête d’opinion réalisée pour le compte du quotidien La Razon. La cheffe de la diplomatie a eu la note de 2,8 sur 10, occupant ainsi la dernière place parmi les membres de l’exécutif de coalition de gauche que dirige Pedro Sanchez depuis janvier 2020.

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