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Grand Angle

Union Africaine : Pas de retour du Maroc en présence du Polisario

Plusieurs pays africains plaident pour le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA). Malgré ce lobbying sérieux et l’implication considérable du royaume dans le développement économique du continent, Rabat ne fléchit pas et maintien sa condition.

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«Le retour du Maroc au sein de l’UA dépend de la conjonction d’un certain nombre de conditions, car nous ne pouvons en aucun cas accepter d’être traités sur le même pied qu’un Etat fantoche qui n’existe pas sur la carte, non reconnu au niveau international et qui n’est pas membre de l’Organisation de Nations Unies», a déclaré Saâdeddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération devant ses pairs africains venus célébrer, ce mercredi à Rabat, la journée mondiale de l’Afrique, rapporte les Echos. En d’autres termes, le Maroc ne redeviendra pas membre de l’UA tant que le Polisario y est représenté.

Pour rappel, l’Etat marocain a quitté l’UA en 1984 après l’admission en son sein du Polisario en 1982 (proclamé République arabe saharoui démocratique - RASD - en 1976). Dès cet instant, l’organisation était partagée entre pro-Maroc et pro-Polisario. Un fait que le royaume a perçu comme une trahison de la part de ses pairs africains. Le conflit du Sahara en cause, un différent vieux de près d'un demi siècle. Le Maroc propose comme solution une large autonomie au Sahara occidental sous sa souveraineté. Le Polisario rejette ce plan et affirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination via un référendum. 

Depuis quelques temps, plusieurs nations réclament le retour du Maroc au sein de l'Union. Ce qu’elles n’ont pas manqué de souligner et de justifier lors du 18ème sommet de l’UA. Le président tunisien Moncef Marzouki pouvait dire que l’absence du Maroc à l’Union est «une anomalie majeure qu’il faut corriger». Le Burkina Faso se proposait même «de jouer un rôle» pour le retour du royaume chérifien qu’il juge «nécessaire». Mais, le conflit du Sahara tarde à être résolu. Toutes les discussions entreprises ces dernières années n’ont donné aucun résultat conséquent. Pire, le processus de résolution est actuellement entre parenthèses en attendant que le secrétaire général de l’ONU désigne un nouvel émissaire après que Rabat ait demandé le départ de Christopher Ross.

Une absence sans incidence

Qu’à cela ne tienne, le gouvernement marocain ne considère pas son absence au sein de l’Union comme un handicap à sa coopération avec ses pairs africains. Selon M. El Othmani, cette absence est «compensée par une forte présence au niveau du continent». Il a tenu à souligner  que le Maroc accueille au sein de ses universités, centres de formation plus de 8 000 étudiants africains en provenance de plus de 40 pays du continent, ajoutant que 6 500 de ces jeunes bénéficient d’une bourse aux frais du Maroc. «Et nous ferons de notre mieux pour que ce chiffre puisse évoluer dans l’avenir», promet le ministre.  L’autre point culminant qui, selon M. Othmani, marque la présence du royaume sur le continent, est sa nouvelle diplomatie qui fait de l’Afrique une cible prioritaire dans les domaines économique, sécuritaire et humanitaire. Le Maroc est aujourd’hui le pays investisseur sur le continent après l’Afrique du Sud. Une position obtenue grâce aux investissements marocains qui se sont multipliés sur l’Afrique avec notamment les banques, les télécoms, l’immobilier.

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