«Je serais curieuse de savoir combien de personnes n’en usent et/ou abusent pas du tout», commente avec ironie Zara. Car oui, c’est un fait les ladies, de nombreux hommes et femmes, la plupart du temps jeunes, n’arrivent pas à contenir leurs pulsions sexuelles. Lorsqu’ils ne s’adonnent pas à une relation sexuelle en bonne et due forme, la masturbation est le recours choisi. Faut-il tolérer cela ou les condamner ou encore en rire? Bref, qu'en pensez-vous?
Parlons-en
«Il faudrait arriver à briser l’hypocrisie dans le rapport à la religion ou dans ce cas précis le rapport au corps», s’insurge ce jeune homme attablé avec des amis dans un café à Casablanca lorsque nous l’avons interpellé. Gigi, étudiante dans une faculté de Sciences au Maroc a préféré user d’un surnom afin d’apporter son témoignage sur la question. «Je vis dans un pays musulman, je suis musulmane, je me masturbe tout les jours ou alors fréquemment. Je ne ressens pas de honte, je me fais plaisir sans état d’âmes. Par contre impossible d’en parler autour de moi ou de l’avouer tout haut ou même lors d’une conversation entre amis ou avec mon amoureux, sous peine de passer pour une perverse».
Dur, dur les ladies cette étiquette de «pervers» ou de «sadique» qui peut coller à la peau des personnes qui oseraient affirmer tout haut qu’ils s’adonnent à des plaisirs solitaires.
Pourtant, «la masturbation en soi n’est pas une maladie, ni une pathologie», rappelle le Dr Zouizoui, psychiatre exerçant à Casablanca. «Il s’agit d’un moyen normal pour le jeune garçon d’avoir la preuve qu’il est pubère, puisque pour les jeunes filles, l’apparition des menstrues est synonyme de puberté». Concernant cette pratique, le spécialiste confirme que «la peur, le dégout, la culpabilité sont souvent récurrentes au sein de la société maghrébine arabo-musulmane».
Plaisirs interdits
«Pour des questions d’ordre spirituelles et religieuses, je ne pratique pas la masturbation», confie Kamel. En effet, la religion musulmane indique que «les plaisirs ne doivent pas être flattés sans cesse». Les sources musulmanes (Coran et Hadiths) enseignent que le cadre matrimonial est le seul cadre autorisé pour vivre sa sexualité. En plus de cela, lorsqu’une personne ne possède pas les moyens de se marier et ressent une très forte poussée de l'instinct, elle doit jeûner.
Lorsque rester de marbre face à un désir sexuel extrême devient difficile, et que la crainte de tomber dans la fornication (az-zinâ, relation sexuelle hors du cadre du mariage) est là, dans ce cas et en dernier recours, face à deux maux (la fornication et la masturbation), certains savants musulmans sont d'avis qu’il faut recourir au moindre mal.
De nombreuses femmes comme hommes estiment que lorsqu’on est dans une situation insoutenable de désir, possibilité et moyen, «on peut se lâcher». «Il m’arrive de ne pouvoir résister et je ne peux prendre le risque d’avoir une relation sexuelle. Alors pour rester vierge, je me soulage avec la masturbation», explique Neftaha.
«Si elle devient le seul moyen de se satisfaire, alors un problème se pose», selon le Dr Zouizoui. Ainsi, dans une institution fermée telle que la prison, les hommes comme les femmes ont souvent recours aux plaisirs solitaires ou alors à l’homosexualité.
Sur la même lancée, Mehdi juge «qu’il faut savoir se contrôler et ne pas abuser de cette pratique qui à la longue devient usante pour les nerfs et la libido». Se faire plaisir avec la masturbation ne doit donc pas devenir une habitude ou une dépendance les ladies. Alors finalement, quel est votre avis sur la question ?