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Grand Angle

Covid-19 : Un variant marocain et 25 mutations locales détectées dans le royaume

Citant une étude menée par des chercheurs marocains qui sera bientôt publiée, le professeur Azeddine Ibrahimi a annoncé que le Maroc a enregistré son premier variant du SARS-CoV-2, détecté à Ouarzazate et baptisé «B.1.528». L’étude fait aussi état de «l'émergence de 25 mutations marocaines» et la présence de 28 variants du Covid-19 dans le royaume.

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Photo d'illustration. / DR
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Un variant marocain du nouveau coronavirus est apparu à Ouarzazate, selon une étude à paraître, élaborée par des chercheurs marocains et qui s’est penchée sur les souches du coronavirus au Maroc et les mesures prises pour faire face à la pandémie. Cette souche, baptisée «B.1.528» selon l’étude et «apparue pour la première fois à Ouarzazate peut être classée comme un génome 100% marocain, en attendant la détermination de sa caractéristique biologique», a rapporté ce dimanche le professeur Azeddine Ibrahimi.

Directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et membre du Comité scientifique national pour la Covid-19, il a également fait état, toujours selon la même étude, de «l'émergence de 25 mutations marocaines». «C'est pour cela que nous avons toujours insisté sur le fait que la réplication du virus conduit inévitablement à l'émergence de mutations locales qui se produisent automatiquement en présence des conditions génétiques de leur développement», rappelle-t-il. L’expert annonce aussi, citant l’étude, la présence de «28 nouveaux variants» au Maroc, dont le variant nigérian, mais rassure quant à l’absence du variant sud-africain.

Dans son post, le professeur Azeddine Ibrahimi évoque la situation épidémiologique avant de la comparer à la situation génomique des variants du Covid-19 au Maroc. «Aujourd'hui, tout le monde s'interroge sur ce que nous allons faire alors que le Ramadan arrive. Je pense que ce que nous devons demander d'un point de vue scientifique est : que ferons-nous dans les mois à venir ?», déclare-t-il.

Le variant britannique «prévaudra au Maroc dans quelques semaines»

Le membre du Comité scientifique national pour la Covid-19 ajoute que la situation épidémiologique «est quasiment stable en raison des effets positifs de la vaccination de grands groupes vulnérables», «les caractéristiques de la pyramide des âges» ainsi au fait qu’environ «30% des Marocains ont été infectés» par la Covid-19. «Cela conduit à un sentiment de sécurité parmi le public tant qu'il constate que le nombre de décès a baissé et que le système de santé supporte le nombre d'infections».

Le professeur Azeddine Ibrahimi déclare qu’en revanche, que «l'état génomique des souches virales présentes au Maroc appelle à beaucoup de prudence et de vigilance». «Le danger vient de l’apparition de souches mutées», met-il en garde. L’expert indique que «l'analyse du génome de la première souche britannique entrée au Maroc en janvier a permis de suivre sa propagation, malgré la difficulté de déterminer la proportion exacte de souches britanniques, tous les indicateurs suggérant qu'elle a dépassé le seuil de 15% et le début de sa propagation exponentielle». «Cette souche prévaudra au Maroc dans quelques semaines, et le plus dangereux est sa propagation rapide et sa contagion, ce qui peut conduire à une nouvelle pression sur notre système de santé et nous poussera à vacciner sous la pression du virus muté», regrette-t-il.

«Après avoir analysé les séquences génomiques des souches apparues à Dakhla, qui a été réalisée par notre laboratoire en coopération avec l'Institut national d'Hygiène et qui a prouvé qu’il s’agit de la souche britannique, ce variant a atteint le point le plus éloigné du Maroc se caractérisant par une faible densité de population. Il existe inévitablement dans toutes les régions du Maroc.»

Pr. Azeddine Ibrahimi

Ainsi, le professeur affirme que la situation est «quasi-stable épidémiologiquement, mais génétiquement inquiétante». «On garde encore au moins un mois de retard sur l'Europe en termes épidémiologique et génomique, ce qui appelle à beaucoup de prudence dans cette étape critique de la confrontation avec le Covid-19, d'autant plus que notre processus de vaccination n'est pas encore terminé et est toujours à la merci du marché international des vaccins», écrit-il.

Dans ce sens, il plaide pour le maintien des mesures restrictives pendant le mois de Ramadan et un allégement des mesures après l’Aid El Fitr pour une levée des restrictions vers l’Aid El Kébir.

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