Quand ils regardent la télévision, 56% des Marocains préfèrent les chaines étrangères aux chaines nationales, selon une étude d’audience du mois d’avril réalisée par Marocmétrie, une société spécialisée dans la mesure d’audience des télévisions au Maroc, rapporte El Mundo. D’après l’étude, cette préférence pour les chaines étrangères est encore plus prononcée dans le nord du pays où 60% des téléspectateurs sont concernés. Aucune précision n’est cependant donnée concernant les chaines les plus prisées.
L’étude révèle aussi qu'un Marocain âgé de plus de cinq années passe en moyenne 3 heures et 26 minutes devant le téléviseur, et que l'appareil est allumé en moyenne pendant 7 heures et 55 minutes dans chaque foyer.
Sur 2M, mettez-moi ma série turque !
Sur la deuxième chaine nationale, les productions étrangères l’emportent une fois de plus. Le feuilleton turc «Ma Tansanich» [ne m’oublie pas] arrive en tête des dix programmes les plus vus sur 2M. Une série à l’eau de rose, mettant en scène une histoire d’amour entre une jeune fille pauvre et un jeune homme riche. Avec un nombre de 6.734.000 téléspectateurs, ce feuilleton enregistre une part d’audience de 68,5%.
L’émission «Moudawala» diffusée sur Al Oula, sauve l’honneur des programmes marocains. Elle arrive à drainer 4.059.000 de téléspectateurs. Ce qui lui vaut la première place du top 10 des programmes les plus prisés sur la première chaîne, ex-RTM, avec une part d’audience de 41,3%.
Ces résultats arrivent après la publication du classement des radios des plus écoutées du royaume. Ainsi, la radio Mohamed VI pour le Coran était classée numéro 1, avec 15,25 %, soit 3,737 millions d’auditeurs. Force avait été de constater la contre-performance des radios privées. Pour Ali Najmi, analyste de la communication publique, c’était la déception. Maintenant que les données de Marocmétrie montrent que les Marocains préfèrent les chaines étrangères aux chaines nationales, que dirent ? Déjà, il faut le signaler, le mois d’avril a été marqué par les polémiques autour du cahier des charges de l’audiovisuel. Donc pendant que politiques et professionnels discutaient sur la légitimité ou non de diffuser la publicité pour jeux de hasard à télévision, les téléspectateurs se tournaient vers d’autres chaines où la question ne se pose pas ? Une chose est certaine, la télévision marocaine attire de nombreuses critiques. Quand ce ne sont pas les publicités qui créent les conflits conjugaux, ce sont les programmes qui semblent ne pas intéresser le marocain lambda.