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Grand Angle  

Les va-t-en-guerre du Polisario douchés par les réactions modérées de l’Algérie, la Russie et la Mauritanie

Les premières réactions internationales au déploiement des Forces armées royales à El Guerguerate sont venues de la Mauritanie, la Russie, et l'Algérie. Toutes s’accordent à inviter les parties à «faire preuve de retenue».

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Le pays qui accueille le Polisario, l’Algérie a exprimé sa position vis-à-vis de l’opération menée, ce vendredi 13 novembre, par les Forces armées royales dans la zone d'El Guerguerate. Alger «déplore vivement les graves violations du cessez-le-feu enregistrées ce matin dans la zone d’El Guerguerat au Sahara occidental. Elle appelle à la cessation immédiate de ces opérations militaires, dont les conséquences sont de nature à affecter la stabilité de toute la région», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.  

«L’Algérie appelle les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, à faire preuve d’un sens de responsabilité et de retenue, et au respect, dans son intégralité, de l’Accord militaire N1, signé entre elles et l’ONU.»

MAE algérien

Le département de Sabri Boukadoum déclare attendre «du secrétaire général de l’ONU et de la MINURSO, l’accomplissement scrupuleux de leurs missions, sans restrictions ni entraves, et dans l’impartialité qu’exigent les développements actuels». Le communiqué officiel s’est gardé de condamner l’intervention des Forces armées royales ou de la qualifier d’ «agression». Ce ton modéré était déjà perceptible dans le traitement médiatique de l'intervention des FAR par les médias algériens ce matin.

La Mauritanie prompt à réagir

Comparée à l'Algérie, la Mauritanie a été réactive pour s'exprimer quant aux développements de ce vendredi. Nouakchott «observe, avec une grande préoccupation, les manifestations de tension accrue à la frontière nord dans la région de Guerguerate. Dans ce contexte, elle a mené des contacts en vue de désamorcer la crise», indique la présidence dans un communiqué publié cet après-midi.

«La République islamique de Mauritanie, tout en appelant aujourd'hui toutes les parties à faire preuve de retenue et privilégier la logique de la sagesse, appelle tous les acteurs à chercher à préserver le cessez-le-feu et parvenir à une solution consensuelle urgente, conformément aux mécanismes des Nations unies, devant garantir les intérêts des parties et épargner à la région davantage de tension», ajoute la même source. Dans son communiqué, le voisin de sud a évité de citer nommément le Maroc et le Polisario.

Pour rappel, hier, le secrétaire général de l’ONU a demandé à la Mauritanie de «jouer son rôle positif et reconnu par toutes les parties pour résoudre cette crise» d’El Guerguerate.

L’opération menée par les FAR pour déloger les manifestants du Polisario a eu un effet positif immédiat sur les marchés de la capitale mauritanienne. Les prix des fruits et légumes ont enregistré une baisse immédiate, rapporte le site anbaa.info.

La Russie appelle au respect du cessez-le-feu

Pour sa part, la Russie a «pris note» des tensions dans la zone tampon d’El Guerguerate. Moscou exhorte «le Maroc et le Polisario à faire preuve de la plus grande retenue, à s'abstenir de prendre des mesures susceptibles d'aggraver la situation et à se conformer strictement à l'accord de cessez-le-feu», indique le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le département de Sergueï Lavrov a saisi cette occasion pour présenter à nouveau la solution qu’il préconise pour le règlement du conflit au Sahara occidental, basée sur «une paix juste et durable et qui ne peut se réaliser que par des moyens politiques fondés sur le droit international à savoir : les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Assemblée générale, et dans le cadre de procédures qui correspondent aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies».

Aussi, Moscou appelle «à la reprise des pourparlers directs entre le Maroc et le Polisario dès que possible, à redoubler d'efforts pour promouvoir un règlement, en particulier la nomination d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU». Et de conclure en rappelant ses «contacts avec toutes les parties concernées pour promouvoir une solution mutuellement acceptable» au différend territorial.

Avec ces réactions, notamment de l’Algérie et de la Russie, la menace de la reprise de la guerre agitée par le mouvement séparatiste risque d'être moins audible y compris dans ses rangs tant à l’intérieur des camps de Tindouf qu’ailleurs.

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