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L'affaire du décès du Marocain Ilias Tahiri, le George Floyd espagnol, rouverte à Almeria

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Des images extraites de la vidéo publiée mardi 9 juin par le site du quotidien El Pais, sur le décès d'Ilias Tahiri. / DR
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Le tribunal provincial d’Almeria (sud de l'Espagne) a décidé, vendredi, de rouvrir le dossier relatif au décès du Marocain Ilias Tahiri, mort étouffé par plusieurs gardes de sécurité, le 1er juillet 2019 dans un centre pour mineurs en Espagne.

Selon l’AFP et El Pais, cette cour a évoqué un éventuel «homicide involontaire» ou par «imprudence», selon l'ordonnance dévoilée vendredi.

Face aux recours de la famille d’Ilias et du parquet, le tribunal provincial d'Almería a décidé de révoquer la décision d'un tribunal de première instance qui avait classé sans suite ce dossier en novembre 2019, considérant le décès comme «accidentel».

«L'instruction ne peut être considérée comme finie (...) il est donc hâtif d'accepter de classer l'affaire», sans enquête, indique l'ordonnance datant du 22 octobre et à laquelle l'AFP a eu accès. «Nous observons a priori (...) des indications rationnelles d'un crime (d'homicide par) imprudence.»

L'affaire remonte au 1er juillet 2019, date à laquelle Ilias est décédé à l'âge de 18 ans dans le centre de détention de Tierras de Oria, des suites d’une «contention mécanique prolongée», un protocole d'immobilisation décrié par des organisations de défense des droits humains.

Un enregistrement vidéo a été publié par le journal El País, au milieu de la vague mondiale de protestations contre la brutalité policière, principalement après l’assassinat de George Floyd, mort en mai dernier aux Etats-Unis.

L'ordonnance, qui rappelle que le Conseil de l'Europe avait demandé en 2016 d'éliminer ce protocole qualifié d’«inquiétante», souligne que la question est de déterminer son adéquation «pour préserver l'intégrité des personnes».

«C'est une nouvelle que nous célébrons parce qu'elle pointe quelque chose que nous dénonçons», a déclaré à l'AFP Francisco Fernández Caparrós de l'Association andalouse des droits de l'homme (APDHA), qui soutient la famille d'Ilias.

La société Ginso, qui gère le centre pour mineurs, a déclaré dans un communiqué en milieu d'année que cette technique est «autorisée», d'un usage «exceptionnel» et est appliquée avec «le minimum de force nécessaire».

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