France : Un ex-élève militaire reconnaît sa «part de responsabilité» dans une attaque raciste

Jugé pour complicité d’attaque raciste à Cambrai (Nord) après les attentats de 2015, un ex-élève militaire a reconnu, mercredi, avoir eu une «part de responsabilité», dans le contexte de «racisme consolidé». Il a par ailleurs déclaré ne pas avoir eu l’intention de tuer.

Les faits remontent à la nuit du 14 au 15 novembre 2015 devant un kebab à Cambrai, lorsqu’un jeune homme a ouvert le feu à bord d’une voiture, dont le capot était couvert d’un drapeau français. Un ressortissant turc a été blessé, l’assaillant s’est donné la mort quelques heures plus tard.

C’est l’ex-élève militaire, Adryan C., bientôt 24 ans, qui conduisait le véhicule. Selon Le Courrier Picard, il est accusé d’avoir fourni le revolver 22 long rifle, utilisé par son ami. Selon lui, ce dernier aurait déclaré vouloir «se faire du bougnoule» par «vengeance». Au volant, Adryan aurait désigné de potentielles victimes. Il explique avoir «obéi» par peur. Une troisième passagère, Eve, a été mise hors de cause par la chambre de l’accusation.

Adryan C. s’est décrit à l’époque comme un «raciste modéré», qui a développé une «certaine méfiance» envers les musulmans. «C’était par rapport aux situations (…) comme les attentats, les actes terroristes», a-t-il expliqué, considérant que ses fréquentations avaient eu aussi un rôle. Aujourd’hui, il se défend en disant avoir été en proie à des «amalgames» et avoir «mûri en détention», au contact d’un co-détenu irakien.

«Je regrette (…) je n’aurais jamais voulu que ça arrive», a-t-il lancé face à la victime. «Je reconnais ma part de responsabilité (…) pour avoir abdiqué rapidement aux ordres, m’être montré passif (…) en espérant que ça rate». La Cour a évoqué également les «souffrances extrêmes» et le traumatisme de la victime, un homme «bien intégré», qui avait déjà «fui les persécutions» en Turquie.