Après un procès qui n’aura pas duré plus d’un mois, le tribunal de première instance de Rabat a condamné à un an de prison ferme la journaliste Hajar Raïssouni. La toile de fond politique de ces poursuites a fini par prendre le dessus, à rebours des appels à son acquittement et au respect de sa vie privée.
A l’issue d'une séance marathonienne qui a duré près de neuf heures jusque tard dans la soirée d'hier, le procès de Hajar Raïssouni s’est clôturé sur les mots de cette dernière. La journaliste a déclaré se sentir violée dans sa dignité, que la justice décide de l’acquitter ou non, puisqu’elle devra in fine affronter le regard de toute une société.
Le traitement médiatique de l’affaire Hajar Raïssouni a suscité une vive polémique. En effet, certains médias ont publié des détails intimes et non pertinents pour l’information de l’opinion publique, en violation de la protection de la vie privée, du principe de la discrétion de l’examen médical, mais aussi des procédures de l’enquête.
Après plusieurs heures d’audiences, ce lundi, la décision du tribunal de première instance à Rabat est tombée. La journaliste Hajar Raïssouni reste en détention préventive, dans le cadre de son procès pour «débauche et avortement illégal», à rebours des requêtes formulées par sa défense et de la mobilisation organisée en marge de cette séance.
Le tribunal de première instance de Rabat a fixé une nouvelle date d’audience de la journaliste Hajar Raissouni au 16 septembre prochain. En attendant, elle restera en détention préventive, malgré les requêtes de sa défense, rejetée ce lundi soir.