Au XIIe siècle, Charif al-Idrissi dessina la première carte du monde à la demande d’un roi sicilien. Cette carte ne ressemblait pas grandement à celles utilisées actuellement, mais elle était la première à montrer que la Terre était ronde, sur la base de critères scientifiques spécifiques.
Constituant une dynastie amazighe sanhajienne éponyme, les Zirides ont régné de 972 à 1148 de notre ère sur une partie de l’Afrique du Nord et du sud de l’Europe, où ils ont multiplié les incursions en Espagne ou en Italie. Leur dernière en Sicile leur aura été fatale, puisqu’elle a précipité leur chute.
La céramique et les bâtiments centenaires qui font la beauté de plusieurs villes siciliennes symbolisent communément la cohabitation byzantine, arabe, puis arabo-normande, dans une région italienne qui a fortement été influencée par les dynasties arabo-musulmanes durant près de deux siècles.
Alors que les califes ont gouverné Al-Andalus de 711 à 1492, la Sicile, elle, a vécu le passage des Aghlabides puis des Fatimides de 831 à 1071. Son histoire traduit les différentes luttes de pouvoir entre les dynasties du pourtour méditerranéen, qui ont laissé une empreinte particulière dans l’île, autant culturellement qu’à travers l’architecture.
Episode meurtrier du IXe siècle, le sac de Rome entrepris par les Sarrasins en 846 est peu évoqué dans l’histoire. Il renseigne cependant sur les aspirations des armées musulmanes et arabes de l’époque, qui n’ont pas écarté l’idée de gouverner la ville, après avoir réussi à prendre le contrôle de la Sicile.
Imaginant au XIIe siècle une Terre ronde, Charif Al-Idrissi devint un savant en avance sur son temps. Il consacra son temps à dessiner le monde, traçant ainsi les contours de la cartographie moderne qui se développa grâce à son héritage. Ses descriptions furent compilées dans des ouvrages qui furent des références en géographie.