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Grand Angle

Maroc : L’ONDE lance une série d’actions contre les violences et les abus sexuels des enfants

Dans le sillage des multiples affaires de viols et d’abus sexuels sur des enfants, l’Observatoire national des droits de l’enfant a appelé ce mercredi à l’élaboration d’un «Code de l’enfant», de «garantir l’effectivité des lois» et d’«accélérer et de poursuivre le processus d’harmonisation de la législation nationale avec les standards internationaux».

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Photo d'illustration. / DR
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L’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), présidé par la princesse Lalla Meryem, a annoncé ce mercredi une série d’actions, insufflant une nouvelle dynamique nationale à l’action de prévention et de lutte contre les violences à l’égard des enfants, avec un focus sur les abus sexuels.

Ainsi, hormis l’appui des organisations de la société civile au niveau national et le renforcement du partenariat avec les CHU, l’ONDE annonce l’organisation de sessions de formation au profit des enfants eux-mêmes et des acteurs institutionnels et associatifs, avec la création de commissions ad hoc régionales composées d’enfants parlementaires pour assurer le suivi-évaluation de la situation de l’enfance.

Dans le cadre de la première phase de cette dynamique, des conventions de partenariat avec 15 associations en provenance des différentes régions du Royaume (Laâyoune, Zagora, Agadir, Marrakech, Casablanca, Salé, Rabat, Berkane, Chefchaouen et Tanger) ont été signées, devant ainsi apporter à ces ONG un appui technique et financier s’élevant à près de 1 million de dirhams. Elles doivent ainsi mener des programmes de sensibilisation ciblant les enfants et leurs familles pour «ancrer la culture des droits de l’enfant et encourager la culture de prévention et de dénonciation», précise l’ONDE dans un communiqué.

Garantir l’effectivité des lois et élaborer un Code de l’enfant

Outre ces accords, des conventions de partenariat avec le Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat et le CHU Ibn Rochd de Casablanca ont également été signées, dans l’optique de «renforcer la coopération dans l’expertise, l’accompagnement et la prise en charge médicale et psychologique des enfants victimes, avec la perspective d’étendre la collaboration à d’autres CHU du Royaume».

Des sessions de formation étalées sur six jours, en vue d’ancrer le principe d’intérêt supérieur de l’enfant et de renforcer le droit de participation des enfants dans le dispositif de protection institutionnel, ont également été lancées ce mercredi.

«Nous avons besoin d’un changement radical et positif au niveau de la définition et du statut de l’enfant. Un saut qualitatif au niveau sociétal et institutionnel s’impose pour faire de l’enfant une ligne rouge et instituer le caractère sacré de la protection de l’enfance pour en faire une responsabilité partagée», a plaidé Lamia Bazir, directrice exécutive de l’ONDE.

Dans ce cadre, et à l’occasion de l’organisation d’une conférence ce mercredi à Rabat, l’observatoire a émis une série de recommandations, en insistant notamment sur «la nécessité d’accélérer la mise en place des dispositifs territoriaux intégrés de protection de l’enfance dans l’ensemble du territoire, et de renforcer les Unités de protection de l’enfance (UPE) et les Centres d’accompagnement pour la protection de l’enfance (CAPE)».

Tout en plaidant pour «l’impératif de garantir l’effectivité des lois, d’accélérer et de poursuivre le processus d’harmonisation de la législation nationale avec les standards internationaux», l’ONDE juge nécessaire d’«élaborer un Code de l’enfant comportant un chapitre dédié à la protection pénale de l’enfant, conformément à une approche sociojuridique fondée sur le principe de l’intérêt supérieur». Et d’affirmer qu’une première mouture de ce Code a été préparée par l’ONDE qui se tient prêt à la partager avec les intervenants dans ce domaine.

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