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Grand Angle  

Mobilisation nationale et internationale avec l'ouverture du procès d’Omar Radi  

Parallèlement au sit-in tenu ce mardi à l’occasion de l’ouverture du procès d’Omar Radi et la campagne sur les réseaux sociaux pour sa libération, Mediapart et L’Humanité ont publié aujourd’hui une enquête sur l'affaire, dénonçant «l’instrumentalisation par le régime marocain à des fins politiques et sécuritaires» des violences sexuelles et sexistes.

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Le journaliste et militant Omar Radi. / DR
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Alors que son procès s’ouvre ce mardi 22 septembre à la Cour d’appel de Casablanca, le comité local à Casablanca pour le soutien du journaliste Omar Radi a organisé ce matin un sit-in devant le tribunal casablancais.

«Liberté, dignité, justice sociale», ont scandé les manifestants, brandissant des portraits du journaliste et militant des droits de l’Homme, ainsi que des banderoles appelant à la libération de tous les détenus politiques au Maroc, dont ceux du Hirak et affirmant que «la liberté d’expression n’est pas un crime».

Cette mobilisation fait suite à une campagne lancée sur les réseaux sociaux. Sous le hashtag «#FreeOmarRadi,#FreeKoulchi», il s’agit d’un ensemble de témoignages, dont celui de sa mère, qui affirme que son fils a été «emprisonné pour son travail de journaliste d’investigation» et appelle à sa libération et celle de «tous les journalistes marocains emprisonnés». D’autres personnalités et militants se succèdent aussi pour entériner le même appel.

Mercredi 29 juillet, le procureur général du roi près la Cour d'appel de Casablanca a annoncé que le journaliste et militant des droits de l’Homme a été déféré devant un juge d’instruction qui a décidé de le poursuivre en détention provisoire pour «soupçons d'attentat à la pudeur avec violences et viol» et «soupçons d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat».  

Les précisions de la Fondation Bertha et l’enquête Mediapart-L’Humanité

La mobilisation à l’échelle nationale pour la libération du journaliste s’accompagne aussi par une campagne internationale. Lundi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), association à but non lucratif basée aux États-Unis, a publié un article sur l’affaire, en donnant la parole à la Fondation Bertha, groupe mondial de défense des droits avec des bureaux au Royaume-Uni et à Genève.

Celle-ci assure avoir «accordé une bourse d'un an». «Peu de temps avant son arrestation, Radi a déclaré au CPJ que la Brigade nationale de la police judiciaire l'avait interrogé à plusieurs reprises sur la réception de fonds qu'elle qualifiait de "liés à des services de renseignement étrangers"», souligne-t-on.

Et d’affirmer que «Pearlie Joubert, codirectrice de la bourse Bertha, s'est entretenue avec le CPJ ce mois-ci par appel vidéo au sujet de l'enquête non publiée que Radi a menée pour la fondation sur l'expropriation de terrains au Maroc et de sa crainte que les autorités surveillent ses communications». 

Mediapart et L’Humanité viennent de publier une enquête commune sur ce dossier, dénonçant «la répression des voix et des plumes libres» et «l’instrumentalisation par le régime marocain à des fins politiques et sécuritaires» des violences sexuelles et sexistes. 

On y qualifie le journaliste d’«électron libre», «dans le viseur de la monarchie depuis des années» et on y rappelle plusieurs faits, dont l’affaire des tweets qui lui a valu une poursuite et 4 mois de prison avec sursis, la guerre des manifestes pour la liberté d’expression au Maroc. L’occasion aussi de pointer un «harcèlement médiatique du journaliste Omar Radi et de ses soutiens».

L’enquête relaye les faits sur l’affaire du viol présumé, selon les deux protagonistes, avec les messages échangés entre la plaignante et le journaliste, la version de la première et des témoignages de l’entourage d'Omar Radi.

Mediapart et L’Humanité rappellent aussi deux autres affaires de «journalistes indépendants dans le collimateur du pouvoir à être visés par une plainte pour viol», citant Taoufik Bouachrine et Soleimane Raissouni, ou encore la nièce de ce dernier, Hajar Raïssouni.

Et de conclure par une déclaration d’Omar Radi, enregistrée avant son incarcération, où il s’est dit sûr que «l’Etat cherche n’importe quel dossier, n’importe quelle raison» pour l’inculper.

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