La polémique créée suite aux propos de Mustapha Ramid tenus le jeudi 29 mars dernier à Marrakech ne désenfle pas. Pour rappel, lors d’une visite à l’école coranique Dar Al Qur’an, dirigée par le prédicateur Mohamed Maghraoui, le ministre de la Justice avait déclaré : «Des gens du monde entier viennent pour passer beaucoup de temps à commettre des péchés et s'éloigner de Dieu». Agacé par la controverse que ces propos ont créé sur le web, Mustapha Ramid a tenu à préciser qu’il ne visait nullement le secteur du tourisme dans ses propos mais qu'il voulait dire qu’il existait des endroits à Marrakech où les gens commettaient des pêchés et rappeler que la connaissance du Coran permettait de s'en préserver, rapporte le site Hespress.
Mise au point
Mais trop tard. Malgré ce démenti, le mal est déjà fait. Les propos du ministre de la Justice ont terriblement irrité les professionnels du tourisme. Le premier à l’avoir été n’est autre que Lahcen Haddad, le ministre du Tourisme issu du Mouvement Populaire. Il n’a pas hésité d’ailleurs à recadrer les choses. «La mise en œuvre de la stratégie du tourisme relève de la responsabilité du ministre de tutelle et du chef du gouvernement.» a-t-il déclaré aujourd’hui mardi 3 avril, rapporte la Map. Une mise au point ferme qui invite Mustapha Ramid à rester gentiment à sa place.
«On n’a surtout pas besoin de ce genre de polémique en ces temps de crise ! Si on s’en prend au secteur du tourisme, qui va payer la facture de pétrole ? Qui va payer le salaire de ce ministre ?», lance d’un ton ironique Abdellatif Abouricha, responsable communication au Conseil Régional du Tourisme Marrakech invitant le Premier ministre Abdelilah Benkirane à «faire le ménage» au sein de son parti et à contrôler les déclarations de ces ministres. «Lorsqu’on s’attaque à Marrakech, on s’attaque à une marque, une marque connue partout dans le monde qui génère 60 milliards de dirhams de recettes !», poursuit-il ajoutant que le tourisme est le deuxième créateur d’emplois au Maroc et qu’il représente autour de 8% du PIB du pays.
Agacés…mais pas inquiets
«Malgré cette polémique, nous ne sommes pas inquiets d’un impact sur l’activité du secteur. Vous savez la ville de Marrakech a réussi à survivre aux attentats terroristes d’Argana, elle survivra à cette polémique. Dans une semaine, on entendra plus parler de cette histoire» explique-t-il d'une manière sereine. Preuve en est, affirme-t-il, les hôtels de Marrakech affichent pour ce mois d’avril quasi complets puisque deux évènements majeurs sont attendus dans la ville ocre ce mois-ci : le Marrakech Air Show, le salon international de l’aéronautique et du spatial qui commence demain mercredi 4 avril jusqu’au 7 avril et le Grand Prix de Marrakech prévu du 13 au 15 avril.