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Grand Angle

Lachgar tente de rassembler RNI, MP et UC pour évincer Ramid du gouvernement

L’étau se resserre sur Mustapha Ramid. Driss Lachgar, son ancien «allié» pour le projet d’un «front national» entre l’USFP et le PJD en 2009, se mobilise pour l’évincer du gouvernement. Une pression de plus sur El Othmani.

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Driss Lachgar, secrétaire général de l’USFP / DR
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Les partis de la majorité gouvernementale pourraient se saisir de l’affaire Mustapha Ramid et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour réclamer son départ de l’exécutif dans. On apprend que le premier secrétaire de l’USFP fait actuellement campagne pour convaincre les chefs du RNI, du MP et de l’UC afin de programmer une rencontre du bloc sur cette question.

Driss Lachgar a déjà annoncé la couleur lors d’une réunion organisée le 21 juin par visioconférence, avec les membres du conseil national de la Rose de la région de l’Oriental. Il a estimé que l’actuel ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement «n’est pas la personne la mieux indiquée» pour défendre le Maroc à l’occasion des sessions du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU alors «qu’il a violé pendant 24 ans les droits de sa secrétaire», a-t-il expliqué.

Un argument valable mais qui n’est pas dénué de calcul politique. Lachgar tente en effet de surfer sur la non-déclaration Jamila Bichr, la secrétaire du bureau d’avocat de Ramid à la CNSS, pour se débarrasser de son «adversaire n°1 au PJD». Pourtant les deux hommes étaient des «alliés» entre 2008 et 2009 autour du projet de «front national» entre la Lampe et la Rose. Un projet qui n'a jamais vu le jour en raison de la nomination de Lachgar, en janvier 2010, ministre des Relations avec le Parlement dans le gouvernement Abbas El Fassi.

L’article 47 de la constitution donne le droit à El Othmani de proposer le limogeage des ministres

Le RNI, deuxième force politique dans les rangs de la majorité gouvernementale, serait tenté d’adhérer à la proposition du chef de l’USFP même si les cadres de la Colombe ne lui font pas confiance. Mais par pragmatisme, ils considèrent en effet que la campagne menée par Lachgar est une opportunité pour affaiblir leur principal rival, le PJD, un an avant les élections législatives.

Reste à savoir si Saad-Eddine El Othmani, en sa qualité de secrétaire général du PJD, serait-disposé à se séparer de son principal allié au sein du parti, sachant que Mustapha Ramid avait joué un rôle déterminant dans le naufrage du projet de 3e mandat d’Abdelilah Benkirane à la tête du PJD peu avant l’organisation du 8e congrès de décembre 2017 ?

Sur l’affaire Ramid, El Othmani a les yeux rivés vers le Palais. «Le Roi peut, à Son initiative, et après consultation du Chef du Gouvernement, mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement», précise l’article 47 de la constitution. Un texte qui donne également au chef de l’exécutif la possibilité de «demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement». Mais le chef du gouvernement osera-t-il remplacer Mustapha Ramid par un autre cadre issu des rangs du PJD ?

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