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Grand Angle

Malgré le coronavirus, la traite des êtres humains se poursuit entre le Maroc et l'Espagne [UNODC]

Dans un nouveau rapport, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a révélé que malgré la crise sanitaire que le monde traverse à cause du nouveau coronavirus, le mouvement de migration irrégulière entre le Maroc et l'Espagne ne s'est pas arrêté.

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Photo d'illustration. / DR
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Jeudi 14 mai, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) a publié un rapport sur la traite des êtres humains et la migration irrégulière à la lumière de la propagation du nouveau coronavirus. Il révèle ainsi qu’en dépit des restrictions imposées par différents pays à leurs citoyens, afin d'éviter la propagation du virus, la traite d'êtres humains continue d’exister.

Dans son document intitulé «Le potentiel des restrictions du Covid 19 et les conséquences économiques sur le trafic illicite de migrants et la traite des personnes à travers la frontière vers l'Europe et l'Amérique du Nord», l’office a estimé qu’«aucun changement significatif n'a été observé dans le trafic de migrants le long de la route de la Méditerranée occidentale, du Maroc vers l'Espagne, par rapport à la même période en 2019».

Il a expliqué que depuis le début de l'année 2020 et jusqu'au 25 avril, un total de 6 191 de migrants irréguliers sont arrivées en Espagne depuis le Maroc. «En comparaison avec la même période l’année dernière, il semble que la crise n'ait pas eu d'effet significatif en termes de perturbation des opérations de contrebande, au fur et à mesure que les arrivées se poursuivent, ni qu'elle ait entraîné une augmentation de la demande de services de contrebande», écrit l’UNODC.

Comparativement à la Méditerranée occidentale, le rapport fait état d’une forte diminution de l'utilisation de la route de la Méditerranée orientale de la Turquie vers la Grèce, «bien que cela soit probablement lié aux négociations sur la gestion des migrations entre la Turquie et l'Union européenne. Par contre, une augmentation significative a été observée sur la route de la Méditerranée centrale de la Libye vers l'Italie depuis le début de cette année, que le rapport explique par le contexte de la guerre civile en Libye.

Une traite transfrontalière à cause de la hausse du chômage

Dans son rapport, l’office a estimé que l'imposition de restrictions et de fermetures conduit souvent à l'utilisation de méthodes et de conditions plus dangereuses, avec des prix plus élevés pour les services de contrebande et de migration, «ce qui expose les migrants et les réfugiés à des abus et une exploitation plus importants». Et de souligner que les passeurs profitent de ces conditions pour augmenter les prix de leurs services.

L’UNODC exprime, par la même occasion, sa préoccupation au sujet des tensions économiques et politiques causées par le coronavirus. En effet, le ralentissement économique mondial et les restrictions à la migration créent une tension entre un intérêt accru pour la migration de main-d'œuvre et des options limitées pour une migration régulière, ce qui augmente la demande de services actifs dans la traite des êtres humains.

Le rapport souligne enfin que cette pandémie a contraint un groupe de gouvernements dans diverses parties du monde à fermer leurs systèmes de production, des usines, des entreprises et des bureaux pour réduire le risque de propagation du virus parmi leurs employés, ce qui a entraîné une récession mondiale et une augmentation du chômage. «La forte augmentation des taux de chômage qui s'est déjà produite dans de nombreuses régions du monde est susceptible d'entraîner une augmentation de la traite transfrontalière des personnes entre les pays où la période de déclin de l'emploi est la plus rapide et la plus longue», alerte l’UNODC.

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