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Grand Angle

Sahara : Passe d’armes entre l’Algérie et le Maroc au sommet du Mouvement des non-alignés

Comme lors du 33e sommet ordinaire de l’Union africaine, tenu en février dernier à Addis-Abeba, le président algérien a de nouveau évoqué la question du Sahara occidental dans son discours au sommet du Mouvement des non-alignés. Par la voix de Nasser Bourita, le Maroc a répondu fermement à l’intervention de Abdelmadjid Tebboune.

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Nasser Bourita lors de la visio-conférence du Sommet des pays du Mouvement des non-alignés / Ph. MAECI
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La république d’Azerbaïdjan a accueilli, ce lundi 4 mai, la 26e édition du sommet des pays du Mouvement des non-alignés (MNA). Le conclave organisé par visioconférence n’a pas échappé à la traditionnelle passe d’armes entre le Maroc et l’Algérie sur le dossier du Sahara. Une fois de plus, c’est le président Abdelmadjid Tebboune qui a ouvert les hostilités. Ordre protocolaire oblige, le chef de l’Etat algérien a pris la parole avant le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita.

Dans son discours, Tebboune a lancé «un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour se réunir, dans les plus brefs délais, et adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre la situation dans les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental», rapporte le quotidien El Moudjahid

«L’Algérie détourne les ressources de son peuple pour alimenter la déstabilisation régionale»

C’est, d’ailleurs, la deuxième fois que le président algérien évoque le différend territorial en moins de cinq jours. Le jeudi 30 avril à l’occasion d’un point de presse avec certains directeurs de médias algeriens, il a en effet rejeté catégoriquement la piste du recours aux emprunts extérieurs du Fonds monétaire international ou de la Banque mondiale au motif que son pays «y perdra sa souveraineté et ne pourra parler alors ni de la Palestine ni de la question du Sahara occidental», a-t-il justifié. Une position saluée par les médias du Polisario.

Au sommet du MNA, la réplique du chef de la diplomatie a été immédiate. Dans une allocution, le chef de la diplomatie «a regretté que malgré les circonstances actuelles exceptionnelles, un pays voisin continu d’alimenter le séparatisme, en violation des principes fondateurs du Mouvement des non-alignés».

L'allusion a été appuyée de manière plus explicite sur le site du ministère marocain des Affaires étrangères : «Cette référence par le Ministre a fait suite à l’évocation par l’Algérie de la question du Sahara marocain lors de la réunion virtuelle du Sommet du Mouvement des Non Alignés.»

Plus grave encore, Nasser Bourita en a profité pour fustiger la politique interne du président algérien toujours sans le citer. «Ce pays au lieu d’utiliser ses ressources pour améliorer la situation précaire de sa population dans le contexte de la pandémie Covid-19, les détourne pour alimenter la déstabilisation régionale» a-t-il ainsi ajouté. Hier, en effet, le gouvernement algérien a annoncé réduire de 50% son budget de fonctionnement 2020 dans le sillage de la chute des prix des cours du pétrole sur le marché mondial.

Au sommet des pays du Mouvement des non-alignés, les deux pays voisins ont ainsi démontré leur non-alignement réciproque. 

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