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Grand Angle

Un MRE aux Pays-Bas perd ses deux parents et son oncle à cause du coronavirus

Les Marocains résidant à l’étranger payent un lourd tribut avec l’épidémie du nouveau coronavirus, plusieurs centaines sont décédées, selon les recoupements fait par Yabiladi. Aux Pays-Bas, l’histoire déchirante d’Hassan Abdelli a ému la communauté marocaine.

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Hassan Abdelli tenant la main de sa mère Tamimount dans un hôpital à Utrecht. / Ph. RTL Nieuws
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Loin de leur pays et de leurs familles établies au Maroc, les Marocains résidant à l’étranger sont durement touchées par la pandémie du nouveau coronavirus.

Ainsi, en neuf jours d’intervalle, Hassan Abdelli installé à Utrecht, aux Pays-Bas, a perdu ses deux parents ainsi que son oncle à cause du nouveau coronavirus. Selon RTL Nieuws, ce Néerlando-marocain a perdu d’abord son père M'hamed (76 ans), son oncle Ahmed (80 ans), puis sa mère Tamimount (69 ans). «Le coup pour moi est si fort (…) C'est difficile à comprendre», déclare-t-il samedi.

Fin février, ses parents ainsi que son oncle étaient partis en pèlerinage à La Mecque. Le gouvernement saoudien annonçant la fermeture imminente des frontières, les trois Marocains ont réussi à trouver un vol retour pour les Pays-Bas, le 15 mars.

Le lendemain, les parents de Hassan organisent un dîner familial, réunissant leurs six enfants et de nombreux cousins. «Ils étaient si heureux de rentrer chez eux», déclare le Néerlando-marocain ému. «Nous avons eu un bon dîner ce soir-là et nous avons beaucoup ri. Tout le monde était content», ajoute-t-il.

Hassan Abdelli avec sa mère Tamimount (69 ans), décédée le 9 avril à cause du nouveau coronavirus . / Ph. Rtlnieuws.nlHassan Abdelli avec sa mère Tamimount (69 ans), décédée le 9 avril à cause du nouveau coronavirus . / Ph. Rtlnieuws.nl

Sept membres testés positifs au Covid-19

Une joie qui tourne court, car sa maman sera la première à montrer des symptômes du nouveau coronavirus, quelques jours plus tard. Transportée à l’hôpital et testée positive à la Covid-19, elle sera admise aux soins intensifs avant que d’autres membres de la famille soient aussi mis en quarantaine.

Mais c'est M'hamed Abdelli, père de Hassan, qui sera le premier à succomber au virus. Il décède le 30 mars. «Nous nous sommes occupés au mieux de ses funérailles et il a été enterré à Almere deux jours plus tard. J'ai dû très vite me concentrer sur les autres membres de ma famille, car entre-temps mon oncle Ahmed Habbou a été admis en soins intensifs», raconte le MRE.

Trois jours plus tard, l’oncle décède aussi. «Nous avons dû organiser ses funérailles rapidement. Il n'y avait pas de temps pour le chagrin», poursuit-il.

M'hamed et Tamimount Abdelli à La Mecque. / Ph.Rtlnieuws.nlM'hamed et Tamimount Abdelli à La Mecque. / Ph.Rtlnieuws.nl

Quelques jours après, c'est le tour de sa mère qui décède le 9 avril. «J'étais tellement désolé que mes parents n'aient pas pu se voir alors qu'ils étaient dans le même hôpital. Ma mère était au rez-de-chaussée, mon père au troisième étage», regrette le MRE.

Son père est arrivé aux Pays-Bas en 1969 en tant que travailleur immigré. Il avait travaillé dans le secteur agricole puis dans l’industrie. «Les 25 dernières années de sa vie, il était membre du conseil d'administration de la mosquée d'Utrecht», raconte Hassan.

L'angoisse et l'attente s'ajoutent au drame de cette famille néerlando-marocaine, puisque «sept autres membres sont admis dans deux hôpitaux différents, tous mis sous assistance respiratoire», conclut le média.

Article modifié le 03/05/2020 à 03h59

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