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Grand Angle

Coronavirus : La prière de Tarawih derrière un imam en ligne est-elle «autorisée» ?

A deux ou trois jours du début du Ramadan, des religieux et de représentants officiels de l’islam dans certains Etats arabes tentent de répondre aux questions des fidèles portant sur les prières de Tarawih. Certains fidèles demandent même s'ils peuvent l'effectuer, tout étant guidés par un imam via internet.

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Photo d'illustration. / DR
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La pandémie du nouveau coronavirus est aussi une épreuve pour les religieux musulmans. S’ils sont tous unanimes à appeler à observer le jeûne du Ramadan durant ces circonstances, ils le sont moins quant au fait d'accomplir les prières de Tarawih guidées par un imam via internet ou depuis la télévision.

Au Maroc, Ahmed Raissouni n’y voit pas d’inconvénient, bien qu’il recommande d'effectuer la «Nafila» chez-soi. Le président de l'Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) a souligné, lors d’une conférence organisée dimanche 19 avril à Meknès par le Mouvement Unicité et réforme (MUR) sur les réseaux sociaux, que «contrairement aux prières obligatoires, il y a nombre de facilités accordées aux prières surérogatoires (Nawafil)», affirmant qu’il y a des érudits ayant autorisé par le passé l’accomplir derrière la radio.

«Quiconque souhaite prier derrière la télévision est possible, sachant que cette année les Tarawih auront lieu dans certains pays sans public et seront transmises en direct par les chaînes de télévision», déclare-t-il. Et justement, à la mosquée de la Mecque, elles seront effectuées sans la présence de fidèles et diffusées par les médias de l’Arabie saoudite.

«L’idéal est de prier chez-soi»

Mustapha Benhamza, membre du Conseil supérieur des oulémas, apporte un autre son de cloche différent de l’avis de Raissouni. Pour ce représentant de l’islam officiel au royaume, «en ces temps d’urgence sanitaire, l’idéal est de prier chez soi», a-t-il précisé dans une vidéo diffusée sur YouTube.

Et d’expliquer qu’accomplir les Tarawih derrière un imam en ligne «est une manifestation d’un rigorisme sans preuve et sans signification». Le religieux a, par ailleurs, mis en garde contre «l’ouverture de portes qui ne se fermeront jamais» sur l’unité des musulmans et «leurs présences dans les mosquées après la fin de la pandémie».

Benhamza a rappelé que les «Marocains des campagnes continent de prier dans leurs maisons, notamment pour ceux qui résident loin des lieux de culte». «Il faut saisir cette épreuve pour ouvrir le Coran chez soi et lire ses versets», a-t-il plaidé.

Une opinion qui a ses partisans en Algérie. Ainsi, la Commission ministérielle de la Fatwa a préconisé, lundi, l’accomplissement des Tarawih à domicile. En Tunisie, le ministre des Affaires islamiques a rejeté l’ouverture des mosquées aux fidèles.

Le gouvernement marocain a décidé, samedi 18 avril, de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 20 mai. «Toutes les mesures de précaution et de prévention de la première étape de l’état d’urgence sanitaire, restent toujours en vigueur lors de cette période supplémentaire», a indiqué le cabinet El Othmani dans un communiqué. Les moquées resteront ainsi fermés durant toute cette période.

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