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Grand Angle

Coronavirus : Les Marocains bloqués à l’étranger seront couverts pour l’inhumation là-bas

Intervenant hier au Parlement au sujet des Marocains bloqués à l’étranger, depuis l’instauration de l’urgence sanitaire, la ministre déléguée auprès du ministère des Affaires étrangères, Nezha El Ouafi, n’a pas pu promettre un rapatriement, mais elle a mis l’accent sur un accord obtenu avec l’ACAPS.

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Photo d'illustration / DR.
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18 260 Marocains bloqués à l’étranger suite à un récent voyage, demandent à retourner au pays au regard de leurs situations sociale, économique, familiale ou de santé. En réponse, le ministère de tutelle leur recommande de «s’armer de patience», tout en proposant quelques actions pour accompagner cette période d’urgence sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.

Dans son intervention hier au Parlement, la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nezha El Ouafi, a annoncé un accord avec l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), pour l’extension automatique la durée de validité de l’assurance internationale, afin de couvrir ce séjour rallongé. Ainsi, les frais d'hospitalisation à l'étranger resteront couverts.

Autre garantie négociée, les frais d’inhumation sur place seront également pris en charge si par malheur un décès surviendrait. Et pour celles et ceux qui n’auraient pas d’assurance, la ministre a également annoncé un fond d’un million de dirhams, consenti par l’ACAPS, pour leur prise en charge.

Mais ce montant qui semble important ne pourra couvrir en réalité qu’une dizaine d’inhumations, comme l’ont fait remarquer à la ministre des députés de la coalition mais, aussi de l’opposition. Ainsi, Khalid Boukarii (Parti de la justice et de la modernité) a estimé qu’«un million de dirhams est un montant dérisoire et ne mérite pas d’être cité».

Quid de l’assurance rapatriement payée par les MRE ?

Cette garantie assurancielle négociée pourrait être perçu comme un cadeau réconfortant par certains, mais aussi inquiéter ceux qui sont déjà angoissés de ne pouvoir être près de leurs proches. S’imaginer hospitalisé ou pire inhumer à l’étranger, loin de leur famille, pourrait enfoncer encore plus les déprimés, qui n’attendent qu’une chose : être rapatriés. Néanmoins, l’effort du ministère des Affaires étrangères et du ministère délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger doit être salué.

Les Marocains résidant à l'étranger (MRE) qui se plaignent de leur côté de l’interdiction de rapatriement au Maroc des dépouilles de leurs défunts, n’ont bénéficier d'aucun accord avec l'ACAPS. Pourtant la majorité des familles MRE ont cotisé leur vie durant une assurance rapatriement avec leur banque marocaine. Or cette dernière ne prend en charge les frais d’inhumation dans le cadre d’un rapatriement de la dépouille au Maroc. Comment faire alors pour la prise en charge de l’enterrement dans le pays de résidence comme cela est désormais exigé par le royaume ? Aucune réponse pour le moment. Seules les situations exceptionnelles des défunts de condition modeste peuvent être prises en charge par les consulats. 

Selon nos informations, aucune négociation n’a porté sur ce type d'extension de garantie des assurances au profit des MRE. Comme dans les années 1970, beaucoup devront compter sur la solidarité familiale ou communautaire. Une chose que les défunts n’avaient pas pu imaginer de leur vivant, pensant qu'ils avaient tout prévu pour que leur mort ne soit pas un fardeau pour leurs proches. 

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