Coronavirus : Bahae Ddine El Idrissi ou le bénévolat en temps de crise depuis Wuhan

Bahae Ddine El Idrissi Lamsarhri n’a que 19 ans. Il est l'un des étudiants marocains ayant décidé de rester à Wuhan, l'épicentre du nouveau coronavirus. En janvier dernier, les autorités marocaines lui ont proposé d’être rapatrié au Maroc, avec plusieurs autres étudiants bloqués dans la ville après sa mise en quarantaine. Il a toutefois préféré rester en Chine.

Etudiant en économie et commerce international, il est logé dans le dortoir de son université. Ne pas revenir au Maroc était pour lui un choix. «Lorsque le virus a commencé à se propager rapidement, l'université a fermé ses portes et nous n'étions plus autorisés à sortir», se souvient Bahae Ddine.

Depuis sa chambre au sein du campus à l'Université de technologie du Hubei (HBUT), le Marocain indique qu'après l'épidémie, il a décidé de se lancer dans le bénévolat, à un moment où ses camarades de classe avaient besoin de lui.

«Je faisais partie des étudiants qui se sont portés volontaires pour gérer la situation de crise avec l'administration de l'université», nous déclare-t-il fièrement. «J'étais en charge de la partie économique, aidant à l’approvisionnement en nourriture et en fournitures du campus», a-t-il expliqué.

Rester à Wuhan pour aider les autres étudiants 

Aux côtés de dix autres étudiants, Bahae Ddine a en effet aidé à gérer un petit marché sur le campus pour les étudiants bloqués à l'intérieur. «Nous avons tout fait correctement (…) nous portions des vêtements spéciaux et les changions chaque jour pour nous protéger ainsi que les autres étudiants et heureusement nous n'avons enregistré aucun cas à l'université», a-t-il déclaré.

Le jeune homme se souvient que pendant des jours critiques, il était occupé, ce qui lui a permis de s'éloigner de toute la panique due au virus.

Et d’ajouter que l’université leur a fourni tout ce dont ils avaient besoin, y compris de la nourriture, des masques et vêtements de protection.

Pendant cette période, d'autres étudiants marocains s'apprêtaient à quitter Wuhan. «J'y ai pensé et je me suis dit pourquoi aller là-bas et mettre la vie de mes parents et de ma famille en danger ?», raconte l'étudiant marocain. «J'ai parlé à mes parents au Maroc et ils m'ont déconseillé d'aller à l'aéroport car cela pourrait être dangereux en raison du nombre de passagers qui le visitent chaque jour», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Comme les autres étudiants, j'ai remis mon numéro à l'ambassade et quand ils ont appelé, j'ai dit que je préférais rester. Ils ont été très gentils avec moi, expliquant que si j'avais besoin de quelque chose, ils aideraient à tout moment.»

Sa famille a aussi approuvé son choix de rester en Chine et il a pu ainsi vivre sans remords aux jours difficiles qui sont désormais derrière Wuhan. «La vie commence à revenir à la normale ici. Bien que nous étudions encore en ligne, nous sommes autorisés à sortir, mais toujours en prenant des mesures préventives et en nous protégeant», rapporte-t-il.

En tant que résident à Wuhan, son conseil aux Marocains est de «faire confiance aux autorités et suivre leurs recommandations». «Ils ne doivent pas paniquer», a-t-il souligné, ajoutant qu’«en respectant les mesures et recommandations sanitaires, les Marocains peuvent survivre à la crise en restant à l'intérieur et en prenant soin de leurs proches les plus vulnérables».