Législatives 2021 : Les partis politiques ont-ils débuté leurs échauffements pré-électoraux ?

Les partis politiques marocains intensifient leurs préparatifs à l’approche des élections législatives de 2021. Des réunions de coordination se sont multipliées depuis quelques semaines, tandis que plusieurs observateurs y voient des préparations au prochain scrutin.

Jeudi, les partis de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et du Rassemblement national des indépendants (RNI) ont publié un communiqué conjoint, dans lequel ils déclarent avoir tenu une réunion de «coordination». Des discussions ont ainsi porté sur «des questions d'actualité en lien avec la situation politique générale, les affaires gouvernementales et les perspectives des prochaines échéances électorales».

Le communiqué ajoute que dans le contexte d'une «bonne préparation pour ces rendez-vous, le RNI et l’USFP expriment leur satisfaction du lancement d’une série de consultations entre les différents partis politiques». Les deux formations ont appelé à «prendre toutes les mesures pour restaurer la confiance des électeurs et élargir le champ de la participation avec une révision du système électoral de manière à créer des institutions représentatives fortes et conformes au nouveau modèle de développement».

Les futures alliances politiques, toujours un mystère

Quelques jours avant, la résidence du secrétaire général du PJD a accueilli, le 10 mars, une réunion entre la Lampe et l’Istiqlal. Un communiqué conjoint des deux formations a précisé que la rencontre a été l’occasion pour «partager des points de vues sur l'évolution de la situation politique» du pays.

Cette réunion intervient après celle entre l’Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme (PPS). Début février, le Livre et la Balance avaient ouvert le bal des réunions bilatérales entre les formations politiques. Le PPS a ensuite affirmé, dans un communiqué de son bureau politique, avoir pris la décision d’«adopter le mécanisme nécessaire pour concrétiser et activer l'initiative de coordination avec le Parti de l’Istiqlal», sans donner plus de détails. De quoi pousser certains nostalgiques à évoquer une «tentative de réanimer la Koutla démocratique».

Les prochains jours devront être marqués par d’autres rencontres entre les partis de l’échiquier politique marocain. Le RNI devra encore une fois tendre la main à l’Union constitutionnelle, la relation entre les deux formations ayant été émaillé par des hauts et des bas ces derniers mois. De plus, avec l’élection d’Abdellatif Ouahbi à la tête du PAM, une coordination voire une alliance avec le PJD n’est plus à écarter.  

Toutefois, la hausse du rythme de ces rencontres ne présage pas la nature des prochaines alliances qui seront tissées dans l’optique de la formation d’une nouvelle majorité ou opposition gouvernementale. Les mariages politiques au Maroc, souvent post-électoraux, se basent sur le nombre de fauteuils parlementaires raflés lors des élections plutôt que sur les affinités ou les idéologies politiques.