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Grand Angle

En automédication au Maroc, le paracétamol n’est plus en vente libre dans d’autres pays

En France et aux États-unis, les médicaments contenant du paracétamol font polémique. Facilement accessibles au Maroc, notamment en automédication, aucune sensibilisation n’a eu lieu.

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Photo d'illustration / DR.
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Utilisé pour traiter la douleur et la fièvre, le paracétamol est dans le viseur de la réglementation médicale en Californie (Etats-Unis), bien qu’il ait été disponible sans ordonnance depuis 1955. «Les préoccupations concernant son lien potentiel avec le cancer proviennent de sa relation avec un autre médicament : la phénacétine», explique Associated Press, rappelant que ce médicament a été interdit en 1983 pour ses liens potentiels avec des cas de cancer.

Sur la base de 133 études examinées, toutes publiées dans des revues scientifiques, les organismes de réglementation médicale de l’Etat examinent la possibilité d’élargir cette restriction au paracétamol. Parmi ces études, certaines ont signalé un risque accru de types de cancers, mais d’autres non. Dans l’ensemble, l’acétaminophène (le paracétamol) a été «difficile à analyser», car dur à isoler d’autres variables qui pourraient contribuer au cancer, indique la même source.

En Californie, la législation prévoit que les autorités médicales sont tenues d’avertir les patients de tout produit chimique connu ou susceptible de favoriser un cancer ou une toxicité. La liste de ces produits comprend 900 substances jusqu’à présent, comme les pesticides toxiques. Reste à savoir si l'inclusion du paracétamol serait envisageable dans l’avenir.

Mais en attendant, la question reste au cœur du débat plus large au sein de la communauté des médecins dans différents pays, qui pointent les dangers sous-estimés du paracétamol. En témoigne la récente décision, en France, de retirer certains médicaments de la vente libre comme l’aspirine, le paracétamol et l’ibuprofène.

Une accessibilité remise en question au Maroc

Au Maroc, la question se pose chez certains médecins, qui se demandent jusqu’à quand cette accessibilité du paracétamol, aux risques et périls de patients non suivis par des praticiens.

Contacté par Yabiladi, l’hépato-gastro-entérologue Ali Oudghiri dénonce le fait que les médicaments contenant de l’aspirine et du paracétamol soient «en vente libre même dans des épiceries, alors qu’une seule prise peut parfois provoquer une forte toxicité gastrique». Et de nuancer : «Utilisé à petites doses pour traiter la fièvre, une à deux fois par jour et dans une période qui ne dépasse pas les cinq jours, le paracétamol n’a pas d’impact sur l’état d’un foie qui fonctionne correctement, mais ces prises doivent être surveillées.»

«Les médecins sont conscients des dangers du paracétamol sur une posologie importante, surtout si les patients y recourent sans l’avis du médecin, qui doit notifier clairement que les prises doivent être espacées, quitte à les combiner avec d’autres médicaments sur conseil du praticien.»

Ali Oudghiri

«Je ne sais pas si les bases scientifiques prouvant que le paracétamol est cancérigène sont sérieuses, mais si c’est le cas, il faut prendre les mesures nécessaires quant à la consommation et la disponibilité des médicament le contenant, notamment au Maroc, comme la cas a été dans d’autres pays», note encore Dr. Oudghiri.

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