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Grand Angle

Coronavirus : Des mesures préventives spéciales pour les Marocains de Wuhan ?

A l’image de plusieurs aéroports internationaux, celui de Mohammed V à Casablanca est ciblé par un ensemble de mesures préventives annoncées par les autorités marocaines, pour détecter tout cas d’infection par le coronavirus. Ce dispositif s’est appliqué aux étudiants nationaux arrivés hier de Chine. Mais des mesures plus strictes seront prises pour ceux en provenance de Wuhan, épicentre du virus.

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Terminal 1 de l'aéroport international de Pékin / DR.
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Plusieurs étudiants marocains de diverses villes chinoises sont revenus au pays hier, mardi soir, en provenance de Pékin pour arriver à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Leur arrivée a été envisagée dans l’urgence, après l’émergence du coronavirus en Chine. A l’image d’autres aéroports internationaux, celui de Mohammed V connaît en effet un durcissement des mesures préventives, afin de détecter rapidement tout cas entrant et suspecté d’être porteur du coronavirus, particulièrement parmi les voyageurs et notamment les étudiants marocains en provenance de Chine

Il ne s’agit cependant pas de ceux concernés par l’initiative royale de rapatriement depuis Wuhan, épicentre du virus, puisqu’un dispositif spécial sera pris dans le cadre de l’accueil de ces cas-là. Contacté par Yabiladi, le médecin-chef de l’aéroport casablancais, Mohamed Moussif, indique ne pas avoir été notifié d’arrivées imminentes de voyageurs marocains depuis Wuhan. «Nous ne savons pas pour le moment si cela se fera par le biais de l’aéroport Mohammed V», ajoute-t-il. Des mécanismes plus particuliers seront réservés à ceux issus de Wuhan.

Des examens depuis l’embarquement en Chine à l’atterrissage au Maroc

Concernant les mesures auxquelles sont soumis les passagers de Pékin, Dr. Moussif souligne qu’elles commencent «avant de monter à bord de l’avion en Chine déjà, avec des examens depuis l’embarquement». «Tous les cas suspects sont isolés par l’équipage et une notification est donnée à la tour de contrôle de l’aéroport d’arrivée, afin de préparer la prise en charge dès l’atterrissage».

A l’arrivée, l’avion atterrit dans une zone spécialement conçue, afin d’isoler les passagers sortants des cas suspects. Avant de quitter l'appareil, tous sont encore soumis à un deuxième examen, qui consiste à mesurer leur température à l’aide d’un thermomètre infrarouge, puis d’une caméra thermique. Les voyageurs sont ensuite sensibilisés sur les symptômes du virus et avertir les services sanitaires s’ils soupçonnent être atteints.

Vient ensuite la collecte des coordonnées de tous les passagers, qui fournissent numéro de téléphone, adresse de résidence pour les ressortissants marocains, numéro de carte nationale ou de passeport. Quant aux étrangers, ils sont tenus de donner l’adresse de l’hôtel où ils sont hébergés, afin que les services du ministère de la Santé puissent suivre leur état pendant les 14 jours correspondant à la période d’incubation. Tout cas suspect est alors notifié au médecin traitant, qui transfère le patient aux services des urgences de l’un des hôpitaux désignés par le ministère de tutelle, puis mis en quarantaine.

Malgré toutes ces mesures, Mohamed Moussif indique qu’il est difficile de compter entièrement sur l’efficacité des dispositifs aéroportuaires pris dans les aéroports, car il est nécessaire que tout voyageur venant de Chine surveille son état de santé, avec une attention particulière aux symptômes liés au système respiratoire.

«Tous les médecins ont été sensibilisés, dans les secteurs public et privé, afin de pouvoir diagnostiquer des cas suspects au cours de l’examen de personnes venues de Chine ou celles qui auraient été en contact avec des personnes porteuses du virus.»

Mohammed Moussif, médecin-chef de l’aéroport Mohammed V à Casablanca

Les étudiants marocains à Wuhan restent dubitatifs

Ayoub, un étudiant marocain à Wuhan, a confirmé à Yabiladi ce mercredi que l’ambassade du Maroc à Pékin leur avait «envoyé un formulaire électronique pour fournir des informations personnelles, mais sans plus». «Nous ne savons pas quels tests nous allons effectuer ou si nous allons passer notre période de 14 jours d’observation médicale au Maroc ou en Chine», nous déclare-t-il, ajoutant ne pas savoir quand commencera le rapatriement.

Zouhair, un autre étudiant basé à Wuhan qui a également reçu le formulaire, a suivi le retour au Maroc des étudiants dans la journée de mardi. «Aucun d’eux n’est résidant à Wuhan, ils vivent dans des régions chinoises moins touchées par le coronaviru. Ils sont rentrés par leur propre budget et non pas dans le cadre de l’initiative royale de rapatriement», précise-t-il.

«Certains étudiants marocains déposaient leurs passeports auprès des services compétents pour prolonger leur visa académique, mais pris de court par l’annonce de l’apparition du virus, ils se sont trouvés au dépourvu, sans document de voyage. L’ambassade du Maroc est alors intervenue pour que les papiers soient retournés à leurs détenteurs au plus vite», a-t-il ajouté.

Quant à la date précise de son rapatriement, Zouhair confie à Yabiladi n’avoir «aucune information pour le moment, encore moins sur les mesures prises dans le cadre des 14 jours d’observation en cas d’incubation». Selon le jeune marocain, «rien n’est sûr jusqu’à présent et les étudiants guettent toute déclaration ou décision officielle à ce sujet».

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