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Grand Angle

ALE : Le Maroc a-t-il remporté la première manche des négociations avec la Turquie ?

Rabat a accueilli, ce mercredi, une rencontre d’affaires Maroc-Turquie. Une occasion pour aborder l’accord de libre-échange entre les deux pays. Il semble que les revendications marocaines aient été entendues par la partie turque.

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Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique. / DR.
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Le Maroc et la Turquie s’accordent un délai de quinze jours pour se mettre d’accord sur les modifications à apporter à l’accord de libre-échange de 2006, a indiqué Moulay Hafid Elalamy dans des déclarations à la presse, au terme de sa réunion avec la ministre turque du Commerce, Ruhsar Pekcan.

Jusqu’à la prochaine réunion, prévue le 30 janvier, les deux parties sont appelées à établir la liste additionnelle exhaustive des produits made in Morocco qui devraient être exportés vers le marché turc, a précisé le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique.

Elalamy a réitéré que Rabat perdait chaque année deux milliards de dollars de l’ALE avec la Turquie. Pour lui, il est donc «inadmissible» de poursuivre sur cette même voie. «Nous avons convenu d’examiner dorénavant les points clairs à savoir : l’export et les investissements. Nous avons identifié un montant très important pour les exportations nationales», a expliqué le ministre.

Les menaces d’Elalamy se sont-elles avérées payantes ?

Des produits marocains devraient entrer facilement au marché turc, prenant la place de marchandises en provenance de pays n’ayant pas d’ALE avec Ankara, a-t-il ajouté.

Elalamy a fait savoir que le Maroc n’est pas disposé à attendre des mois, voire des années, pour parvenir un accord de libre-échange «équilibré» avec la Turquie. «Nous avons 15 jours pour se mettre d’accord sur les éléments à réviser dans l’ALE», a-t-il indiqué.

Le ministre a, par ailleurs, réaffirmé la détermination du Maroc à «défendre ses investisseurs et les postes d’emploi des marocains». Toutefois, Elalamy s’est montré moins offensif qu’à l’occasion de son passage du lundi 13 janvier à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, lorsqu’il a menacé de rompre l’ALE avec la Turquie.

Devant les députés, il a reconnu que le royaume «a un grave problème avec la Turquie» (sic). Selon lui, «les produits textiles en provenance de ce pays achèvent des postes d’emplois au Maroc». Désormais, l’heure n’est plus à la confrontation.

Les négociations avec les Turcs «ont montré qu’il y a des solutions» aux problèmes inhérents aux ALE, s’est-il félicité. Visiblement, Moulay Hafid Elalamy compte tirer les leçons de ce bras de fer avec Ankara pour l’élargir aux autres accords de genre. Ils sont au nombre de 56.

Pour sa part, la ministre du Commerce, Ruhsar Pekcan, a émis le vœu d’«établir des relations commerciales équilibrées avec le Maroc afin que les deux parties en soient gagnantes», rapporte l’agence Anadolu. «Nous avons l’ambition d’intensifier les investissements turcs au Maroc, sachant qu’il est la porte d’entrée vers le continent africain», a ajouté la ministre.

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