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Grand Angle

Le Maroc a bien coopéré avec les Pays-Bas pour le retour de ses ressortissants irréguliers

Une enquête interne publiée aux Pays-Bas révèle que le Maroc a accepté en 2018 de rapatrier ses ressortissants irréguliers, contrairement aux accusations portées à l’encontre de Rabat cette année, par des responsables politiques néerlandais. En réalité, c’est la faute du ministère de la Justice qui aurait perdu de vue une cinquantaine de Marocains.

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Stef Blok, chef de la diplomatie néerlandaise en compagnie de son homologue marocain Nasser Bourita. / Ph. MAECI
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Nouveau rebondissement dans la polémique née entre le Maroc et les Pays-Bas. Ainsi, après les sorties médiatiques d’Ankie Broekers-Knol, qui a accusé le Maroc de refuser de la recevoir, le ministère néerlandais de la Justice vient d’apporter un éclaircissement. Contrairement aux informations relayées en décembre, citant la secrétaire d’Etat à la Justice et la Sécurité, le Maroc et les Pays-Bas disposent d’un accord de coopération pour le rapatriement des Marocains irréguliers, rappelle lundi le média NOS.

En avril 2018, le ministre des Affaires étrangères Stef Blok a «conclu des accords avec le Maroc concernant le retour de 52 Marocains irréguliers», précise-t-il. Et de reconnaître que cette opération a toutefois échoué, «car le ministère de la Justice ne pouvait plus retrouver la majorité des membres de ce groupe».

En effet, «deux mois après la visite de Blok au Maroc (pour conclure l’accord, ndlr), le ministère de la Jutice a reçu de Rabat une liste sur laquelle le pays établit la nationalité marocaine de soixante ressortissants». Les Pays-Bas pouvaient alors procéder au renvoi des Marocains.

«Le ministère ne pouvait plus trouver la majorité des immigrants illégaux car il avait déjà enregistré la plupart d'entre eux dans la catégorie des "départs sans surveillance", le terme utilisé pour identifier les étrangers que les autorités n’arrivent plus à localiser», explique le média, citant une enquête interne.

Le Maroc ne peut qu’être «déçu»

«C'est surprenant. On reproche souvent au Maroc de ne pas accepter le retour d'immigrants marocains mais il s'est avéré qu'il y avait un accord pour rapatrier une cinquantaine d'immigrants irréguliers», s’exclame Jan Hoogland, expert en relations maroco-néerlandaises, auprès de Yabiladi. «Cela veut dire, par conséquent que le Maroc a coopéré et était prêt à rapatrier ses ressortissants», indique cet ancien attaché à l’ambassade des Pays-Bas au Maroc.

Il nous explique que les demandeurs d’asile étant hébergés dans des centres spéciaux, ils sont «plus ou moins libres de partir, ce qui explique pourquoi ils ont été perdus de vue». «Il est possible qu’ils soient déjà dans d’autres pays européens ou qu’ils travaillent dans des circuits illégaux aux Pays-Bas», fait-il savoir.

Pour l’expert des relations néerlando-marocaines, ces informations ne peuvent qu’être de bonnes nouvelles pour Amsterdam. «Je pense que pour l'opinion publique néerlandaise et les partis de droite, il sera clair maintenant que le Maroc coopère contrairement à ce qu’on a laissé entendre», explique-t-il. Toutefois, Rabat ne peut qu’être «déçu» car «en dépit de sa coopération, il est attaqué aux Pays-Bas». Et d’attribuer ce malentendu à «l'incompétence et le manque de communication entre ministères» aux Pays-Bas.

Un problème interne qui, avec d’autres facteurs comme les affaires de Ridouan Taghi et Saïd Chaou ou encore le dossier du Hirak, amplifient les tensions diplomatiques entre les deux pays.

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