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Grand Angle

L’intégration des eaux du Sahara par le Maroc crée des tensions entre Madrid et les Iles Canaries

En Espagne, une seule formation politique rompt le silence officiel du gouvernement central et des grandes formations concernant la décision du Maroc d’intégrer les eaux du Sahara.  

 

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Une semaine après l’approbation par la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants de la souveraineté marocaine sur les eaux du Sahara, le sujet continue d’animer la scène politique aux Iles Canaries. Lundi 23 décembre, le parti d’opposition Coalition Canaria est monté à nouveau au créneau pour demander dans un communiqué à la ministre des Affaires étrangères, Mme Margarita Robles, de «clarifier dans les plus bref délais les actions entreprises par l’Espagne face à la décision unilatérale du Maroc de modifier la délimitation de l’espace maritime entre les deux royaumes».

Pour la formation autonomiste, les informations en provenance du Maroc ne sont pas claires, notamment après le démenti officieux du département de Bourita concernant les informations d’un report sine die de l’adoption par la plénière de la Chambre basse des deux projets de loi établissant la souveraineté de Rabat sur les eaux du Sahara occidental.

Hier, le président de la région s’était félicité de la décision de renvoyer à une date ultérieure l’approbation des deux textes.

Dans ce contexte d’incertitude aggravé par le silence du gouvernement de Pedro Sanchez, Coalition Canaria exige une réponse de Madrid. «L’importance de cette question rend nécessaire d'agir avec prudence et rigueur», indique le parti. 

CC brise le silence officiel et partisan en Espagne

CC a, par ailleurs, réitéré sa demande, présentée le 17 décembre par son sénateur Fernando Clavijo, de faire comparaitre la ministre Mme Robles devant la Commission des Affaires étrangères au Sénat. La formation a également demandé la tenue d’une session extraordinaire du Parlement régional pour l'examen de cette question.

Le 18 décembre, le président du gouvernement autonome, Victor Torres du PSOE ainsi que les différents groupes siégant au Parlement régional, se sont montrés peu enthousiastes à répondre à cette dernière requête. Coalition Canaria peut ainsi se targuer d’être la seule force qui ne dépend pas des ordres des directions partisanes installées à Madrid.

Ce qui explique sa marge de manœuvre par rapport aux sections du PP, Podemos, PSOE et Vox au point d’être la véritable porte-parole de l’opposition à la décision du Maroc. Une liberté de ton qu’elle avait déjà exprimé en 2013 en s’opposant aux prospections pétrolières autorisées par le gouvernement Rajoy pour motifs écologiques et touristiques.

La formation d’opposition aux Iles Canaries ne compte pas baisser les bras et affirme dans son communiqué qu’il est «crucial» de connaitre la teneur des conversations à ce sujet entre la ministre des Affaires étrangères espagnole et son homologue marocain.

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