Depuis hier, plusieurs médias relaient une photo de l’international français d'origine marocaine Adil Rami, faisant un salut militaire en portant le maillot de Fenerbahçe, club turc qu’il a rejoint en août dernier. Sortie de son contexte, cette photo publiée sur Instagram a été présentée comme l’expression d’un soutien à l’armée turque après sa récente offensive contres les Kurdes en Syrie, ce que le concerné a tenu à dénoncer dans une vidéo sur son compte.
«A tous ceux qui ont le jugement encore plus facile que la vérité (…) cette photo date d’il y a plus de deux mois, quand j’ai signé à Fenerbahçe, et je l’ai postée sur ma photo de profil Instagram il y a un peu plus d’un mois, un mois et demi. J’y peux rien, c’est comme ça, je l’ai postée».
Chemin faisant, il appelle les médias à vérifier leurs source et à lui «lâcher la grappe». «Je vais rester souriant et poli, mais ça ne me fait pas rigoler (...) Et si vous pouvez m’oublier un petit peu, ce serait cool».
En effet, cette image «a été prise le jour de la signature de son contrat» avec Fenerbahçe le 27 août dernier, a confirmé l’avocat du joueur à l’Agence France-Presse (AFP) en soulignant qu’elle ne revêt «aucune connotation politique».
Adil Rami tance moins les médias étrangers
Si le message d’Adil Rami est surtout destiné aux sites d’information français ayant relayé la photo, notamment L’Equipe ou encore l’AFP qui l’ont supprimée depuis, le joueur prend soin de ménager l’agence de presse Anadolu. Celle-ci a été pourtant la première à contextualiser, à sa façon, la photo du défenseur en donnant ainsi une lecture, reprise depuis hier par d’autres médias, dont Yabiladi.
En effet, l’agence de presse Anadolu a assuré que le joueur voulait montrer son soutien à ses homologues de la sélection nationale turque, après l’ouverture par l’Union des associations européennes de football (UEFA) d’une enquête à la suite des matchs disputés contre l’Albanie et la France, les 11 et 14 octobre derniers, dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2020.
L’instance footballistique met en cause le salut militaire fait par les joueurs lors de ces deux matchs, ce geste étant considéré par l’UEFA comme une «provocation politique» présumée, quelques jours après le lancement d’une offensive contre les Kurdes en Syrie par l'armée turque. Mardi, un communiqué de l’UEFA a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête dans ce sens.