«Claude Guéant ne doit pas simplement retirer intégralement sa circulaire (…) il doit s'excuser». Tel est l’appel lancé à l’endroit du ministre français de l’Intérieur par la fameuse Caroline Fourest, essayiste et rédactrice en chef de la revue ProChoix. Pour cette féministe, la circulaire de Guéant instaure une «préférence nationale» dans «toute son absurdité. Morale, économique et culturelle». Elle «fracasse», dit-elle, «l'image de la France à l'étranger et le modèle français, basé sur le partage des savoirs».
Guéant doit donc s’excuser pour «les dégâts humains, économiques et culturels engendrés» mais aussi pour «rassurer» les «étudiants qui aimeraient faire le choix de la France, et ceux qui ne supportent plus de les voir hésiter». «Il a beau reculer, amender sa circulaire, le mal est fait. Des milliers de jeunes sont punis pour avoir choisi la France» alors que d’autres s'en détournent. «Tout ça pourquoi ?», s’interroge-t-elle, tout en restant convaincu que c’est uniquement dans le but de «grapiller quelques voix aux FN» et d’ «un effet d'annonce, vite ravalé». Un calcul «monstrueux», s’emporte Caroline Fourest.
Dans sa diatribe, l’auteure de «La Dernière Utopie» ne manque pas d’appeler, implicitement, à tourner la page Sarkozy : «Qu'il est temps d'en finir avec un certain état d'esprit qui mine l'esprit français». Caroline Fourest reste convaincue que la circulaire Guéant constitue «peut-être la plus grave» de toutes les «décisions douteuses» prises ces dernières années, «qui n'en finit plus de brutaliser ce pays et son image».
Guéant et son mentor, n’en ont cure et poursuivent sur leur lancée anti-immigrée : Claude Guéant avait fait savoir son objectif de réduction de l’immigration légale en France, en annonçant qu'il souhaitait faire passer «dans un premier temps» de 200 000 à 180 000 le nombre d’étrangers admis chaque année dans le pays. Le message est clair : Que l’image de la France se fracasse ou pas, ce n’est pas l’affaire du candidat Sarkozy. Les «quelques voix du FN» sembleraient beaucoup plus importantes pour un président sortant, qui se noie dans l’impopularité.