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Grand Angle

Phosphate : L’Algérie espère concurrencer le Maroc

Booster ses exportations de phosphate vers l’étranger, c’est la priorité actuelle de l’Algérie, qui espère gagner quelques places dans le top 5 des exportateurs mondiaux, dont la première place est détenue par le Maroc. Mais pour ce faire, elle devra résoudre ses problèmes de transport du minerai.

Publié
Des camions de l'OCP transportant du phosphate
Temps de lecture: 3'

Le Maroc est actuellement le troisième producteur mondial de phosphates juste derrière les Etats-Unis (1er rang) et la Chine (2ème rang). Il produit chaque année 28 millions de tonnes par an. Il est également le premier exportateur mondial, rappelle El Watan sur son site internet.

Dans ce classement, la Tunisie fait mieux que l’Algérie en termes de production et d’exportation. L’Algérie est classée 10ème pays producteur mondial et 5ème exportateur mondial de phosphates. Un classement qui ne satisfait pas l’Algérie qui espère remonter de quelques rangs pour concurrencer de plus près le numéro un : le Maroc. Et elle compte bien le faire dès cette nouvelle année 2012.  

Problèmes de transport

Aujourd’hui l’Algérie détient une réserve de phosphate de deux milliards de tonnes. Elle reçoit, explique El Watan. «des commandes fermes de phosphates de pas moins de 5 millions de tonnes émanant de diverses parties dans le monde, un record jamais égalé depuis 1983, date de création de l’Entreprise Nationale du fer et du phosphate Ferphos Group, la société mère».

Avec autant de phosphates dans son sol, pourquoi l’Algérie n’arrive-t-elle pas à mieux se positionner mondialement ? La raison est simple : le transport. La Société Nationale des Transports Ferroviaires a actuellement des difficultés logistiques pour acheminer le minerai provenant des sites miniers de Somiphos Tébessa, la filiale numéro un de Ferphos, vers le port d’Annaba, l’un des 10 premiers ports commerciaux du pays. Conséquence : moins de phosphate part pour l’étranger. Pour le mois de septembre dernier, les trains de la SNTF n’ont transporté que 700 000 tonnes de minerais contre 1.1 millions de tonnes commandées par des clients extérieurs. Au final, 60% seulement de la commande a été livrée. Pour remédier à ce souci de poids, l’Algérie a donc décidé de transporter son phosphate dans des gros camions appartenant à une autre filiale du groupe Ferphos, Sotramine. Elle en possède une trentaine mais voilà, la moitié de ces camions est en panne. Difficile de suivre la cadence.

Déjà vu au Maroc

L’Office Chérifien des Phosphates avait eu un problème de transport similaire en janvier 2011. Le transport ferroviaire n’était pas à la hauteur entre Khouribga et Casablanca pour transporter une grosse quantité de phosphate pour une commande. En effet, 14 trains quotidiens seulement avaient pu être mobilisés pour transporter le minerai, un nombre insuffisant pour l’OCP. Le groupe a donc dû utiliser 200 gros camions de livraisons. Par ailleurs, c’est pour éviter la multiplication de ce genre de problèmes de logistique que l’OCP a réfléchi à un moyen plus performant : transporter le phosphate via un minéroduc. Le phosphate est mélangé à de l’eau et est acheminé et pomper par voie hydraulique sur une longue distance. A l’arrivée, le minerai sera filtré en le séparant de l’eau. La mise en service de ce minéroduc est prévue pour l’année prochaine. Le coût total : 4 milliards de dirhams.

En plus des problèmes logistiques, la filiale Somiphos a dû faire face à une longue grève qui a ralenti le travail des 2400 travailleurs entre fin avril à début juin dernier. Un débrayage qui a eu également une incidence sur la réputation de la société qui n’a pas pu honorer ses engagements de livraison. Résultat : un coup de balai a eu lieu au sein de Ferphos et de nouvelles personnes ont été nommées à la tête de la société.

Objectifs

Aujourd’hui, l’Algérie est prête à ne rien lâcher malgré ses problèmes de transport qu'elle compte résoudre sans plus attendre. L’une de ses stratégies est de s’attaquer aux nouveaux marchés. Par exemple, le phosphate présent au bassin de Djebel dans le sud de Tébessa est vendu en priorité en Asie du Sud et Sud Est et en Amérique du Sud.

Pour gagner des places dans le classement mondial, elle compte également s’inspirer de ce que font ces concurrents voisins, notamment le Maroc et la Tunisie. Au lieu ainsi d’exporter à l’étranger son phosphate brut, elle pense le transformer sur place pour gagner plus d’argent.

Les commentaires sur cet article ont été fermés
phosphate petrole etc..
Auteur : razak
Date : le 09 janvier 2012 à 20h26
phosphate ,gaz ,petrole ,ect ...tout cela est dilapide dans le vent puisqque le peuple algerien est condamne a emmigrer vers l'europe pour faire des boulots que refuse les europeens pour quelques euros ..
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