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Grand Angle

Les années corrida au Maroc

Le Maroc a eu ses années corrida dans deux villes en particulier : Casablanca et Tanger. Autour des corrida se nourissaient une vie de loisir et de jeux. L'indépendance du royaume, avec le règne de Hassan II, a mis un terme à cette période.

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Le Maroc a eu ses années corrida dans deux villes en particulier : Casablanca et Tanger. Les arènes de Casablanca se situaient sur le Boulevard d’Anfa et auraient été construites, au départ, en bois, entre 1910 et 1920. Elles appartenaient alors à une famille espagnole installée au Maroc depuis le 19e siècle. Au début des années 50, l’édifice est rebâti en dur attirant ainsi les aficionados, les toreros et les grandes stars de la chanson ou du cinéma venus du monde entier. «C’était magnifique ! À Casablanca, on se serait cru à Paris, mais en mieux. Les voitures étaient plus belles qu’à Paris, les femmes plus élégantes, plus soignées…», confiait Solange à l’hebdomadaire marocain Tel Quel, l’ancienne propriétaire du restaurant La Corrida à Casablanca, aujourd’hui décédée. «Aller à la corrida est devenu un rituel pour les Casablancais. C’était le rendez-vous incontournable de la semaine. On pouvait voir certains habillés à l’européenne et d’autres, à leurs cotés, on ne peut plus traditionnels, avec leurs gandouras, tarbouches», ajoutait-elle.

Les arènes de Casablanca ont été détruites au début des années 70 sur l’ordre de Hassan II qui éprouvait du dégoût pour cette discipline qu’il qualifiait de boucherie, selon ses proches. Aujourd’hui, seul reste un terrain vague laissé à l’abandon. Le seul lieu à faire vivre encore la mémoire de la tauromachie casablancaise est le restaurant la Corrida dont la décoration est faite à partir des anciennes arènes de Casablanca.

Les arènes de Tanger, appelées aussi la Plaza del toros, ont été construites à la fin des années 40. A l’époque, rappelle Tel Quel, 50 000 Espagnols vivaient dans la ville du détroit. L’inauguration des arènes a lieu en 1951 et plus de 11 000 personnes font le déplacement. Chaque dimanche, la corrida devient une habitude pour les habitants de la ville du nord. A l’instar de Casablanca, les plus grands matadors viennent toréer dans la Plaza del toros. Au lendemain des spectacles, les gens se bousculent dans les boucheries pour acheter la viande des taureaux tués dans l’arène.

Les arènes tangéroises ferment leurs portes au moment où le royaume gagne son indépendance du royaume. Elles finissent par rouvrir dans les années 70. Les arènes de Tanger fermeront leurs portes sur ordre de Hassan II mais ne seront pas rasées, contrairement à celles de Casablanca. Aujourd’hui les arènes existent toujours mais sont laissées à l’abandon. Plusieurs groupes Facebook appellent aujourd’hui à une réhabilitation de ces arènes.

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