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Grand Angle

Malgré le fort endettement du Maroc, El Othmani se veut rassurant

En quatre années, la dette publique du Maroc est passée de 63,4% du PIB en 2015 à 84% en 2019. Sur les traces de son prédécesseur, Saad-Eddine El Othmani a défendu, hier, la politique d’endettement du royaume.

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Saad-Eddine El Othmani, chef du gouvernement du Maroc / DR
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Le jeudi 11 juillet, la Banque mondiale et le gouvernement marocain signaient un accord de prêt de 500 millions de dollars. Une somme destinée à financer le programme d’ «Appui au Secteur de l’Education». Cet enième recours à l’endettement ne semble guère inquiéter Saad-Eddine El Othmani. Hier à Rabat, à l’occasion de la réunion avec l’ensemble des membres des secrétariats du PJD, il s’est montré confiant en l'avenir.

«Actuellement, l’endettement de la France équivaut à près de 100% de son PIB et ils n’ont pas de problème. Notre endettement s’élève à 84% du PIB pour la dette publique générale et 64% pour celle du Trésor public. C’est pour cela que je dis que nous sommes toujours dans les normes approuvées, particulièrement celles définies dans la loi organique relative à la loi de finances (promulguée en juin 2015, ndlr)», a précisé le chef de l’exécutif.

Ce texte «exige que l'emprunt soit destiné uniquement à l’investissement ou au paiement de la dette. Aujourd’hui ne nous empruntons pas pour verser les salaires des fonctionnaires ou pour acquérir des produits de consommation mais nous le faisons pour investir, et je déclare que l’emprunt pour l’investissement est un gain», a-t-il encore plaidé.

Quand Boussaid prédisait la baisse de la dette publique à 60% du PIB pour 2020

D’après les chiffres annoncés par le chef du gouvernement, la dette publique générale a grimpé durant les quatre dernières années. En décembre 2015, elle représentait 63,4% du PIB, avait indiqué l’ancien ministre des Finances, Mohamed Boussaid à la Chambre des représentants en réponse à une question du groupe des députés du PAM.

Au cours de la même séance, le RNIste avait même annoncé une baisse de la dette publique à partir de 2017 pour atteindre 60% du PIB en 2020. Pourtant, loin de cet optimisme ministériel, les indicateurs de l’endettement du Royaume se sont dégradés, selon le rapport de Bank Al Maghrib. Un endettement croissant qui n'a pas ébranlé la confiance de Saad-Eddine El Othmani au sujet du bienfondé de sa politique.

«D’aucuns disent que nous laisserons aux générations futures les dettes, et je leur répondrai : oui, mais en retour, nous leur laisserons 20 aéroports internationaux, le port méditerranéen de Tanger, les autoroutes qui traversent tout le Maroc, un TGV et des zones industrielles en activité. Un héritage qui permettra l’accès à la richesse et à travers lequel nous pourrons payer les dettes.»

Saad-Eddine El Othmani

Un optimisme à toute épreuve qui rappelle celui de Mohamed Boussaid en décembre 2015. Le ministre de l’Economie et des finances de l’époque s’était félicité du poids de la dette publique qui n’avait pas encore franchi la ligne rouge fixée à 70% du PIB par le Fonds monétaire international (FMI). 

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