Si la dépendance qu’éprouve physiquement ou psychiquement un individu à l’égard d’une substance, comme la nicotine ou l’alcool, se manifeste généralement lors du mois de Ramadan pour le sevrage, plusieurs médecins estiment que cette période serait la plus adéquate pour surmonter cette addiction.
«"Je suis en sevrage !" est une expression que nous entendons assez souvent durant le mois de Ramadan», nous déclare Reda Anouar, médecin résident au sein du service psychiatrique à l'hôpital Ibn Rochd de Casablanca. Il explique que plusieurs raisons peuvent être derrière ce sevrage, citant la nicotine, la caféine et même «certains jeux vidéo ou de hasard».
«Lorsqu’une personne dépendante d’une substance la consomme, elle ressent une énergie et un état de satisfaction. Cela est dû à la sécrétion, par l’hypothalamus au niveau cerveau, de la dopamine. La substance devient alors une priorité dans la vie de la personne.»
Ramadan, une excellente opportunité pour guérir
Notre médecin explique que plusieurs symptômes peuvent nous confirmer que la personne est dans un état de sevrage. «Cela peut aller de maux musculaires, transpiration, manque d’appétit, donc physiques, ou encore des symptômes psychiatriques. La personne devient stressée, nerveuse et même dépressive», détaille-t-il. Le médecin ne manque pas de rappeler que la dépendance peut avoir des répercussions négatives sur la vie de l’individu.
Quant au mois de Ramadan, docteur Reda Anouar rappelle que les personnes dépendantes «vont essayer de consommer ces substances après la rupture du jeûne, tentant ainsi d’éviter ce genre de symptômes physiques ou psychiatriques». Pour lui, le moi sacré est une bonne occasion pour surmonter sa dépendance et en guérir.
«Une personne souffrant d’une dépendance doit consulter un médecin spécialiste à la veille du mois de Ramadan, puis se faire prescrire des médicaments pouvant aider à gérer le sevrage ou entamer une thérapie cognitive comportementale ou avoir un entretient motivationnel (EM) pour inciter le patient et augmenter son envie d’arrêter.»
Le médecin résidant ne manque pas de mettre en avant le rôle de la famille pour les personnes souffrant de dépendance. «Il faut que la famille du patient soit elle-aussi intégrée dans le traitement, car ce sont eux qui l’accompagnent et cela les aidera à comprendre son état psychique», nous déclare-t-il. Et d’insister sur la nécessité d’un «suivi régulier avec le médecin spécialiste».