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Grand Angle

Environnement : Le Maroc peut faire mieux dans le cadre de sa politique climatique [étude]

Malgré des objectifs ambitieux et des actions qui soutiennent son programme de lutte contre le changement climatique, le Maroc peut faire mieux dans le cadre de sa politique environnementale, estime l’Institut de Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie basé en Allemagne. Ce dernier a formulé toute une série de recommandations et de suggestions.

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Selon l'étude, le secteur des transports connaît le taux d'émission qui augmente le plus rapidement et représente la deuxième source d'émission de gaz à effet de serre Maroc. / Ph. DR
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L’Institut Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie s’est intéressé à la politique climatique du Maroc dans le cadre d’une étude réalisée en 2018. Un document qui dresse le bilan des actions mises en place par le royaume et énumère les principaux points de blocage.

L’étude souligne que le Maroc est l’un des principaux pays au monde en matière de stratégies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. «Le royaume s’est non seulement fixé des objectifs ambitieux, mais il a également défini des politiques qui soutiennent son programme de lutte contre le changement climatique et le met en œuvre dans les délais impartis», saluent les rédacteurs de l’étude.

Rappelant que le pays a fourni, dans le cadre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), une liste complète de 55 activités permettant d’atteindre les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, l’étude note que la stratégie d’atténuation du Maroc «constitue déjà en des mesures très vastes et d’une grande portée, cohérentes avec les engagements du pays en matière de changement climatique».

Production d’électricité et transport, des secteurs à fortes émissions de GES

Mais l’étude considère que malgré la stratégie ambitieuse du Maroc en matière de lutte contre le changement climatique, la réalisation des objectifs fixés continue de poser des problèmes.

«Le Maroc a actuellement un taux d’émission de GES très bas, qui devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies à cause du développement économique continu du pays. Pour limiter l’augmentation des émissions de GES, le pays aura besoin d’un soutien financier substantiel.»

Etude de l’Institut Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie

Un soutien qui dépend de la disponibilité d’un financement pour le climat et du soutien de la communauté internationale, poursuivent ses rédacteurs.

Ces derniers déplorent que le royaume «est actuellement fortement dépendant des importations de combustibles fossiles». «Le pays est le seul pays de la région MENA à promouvoir le charbon en tant que stratégie clé pour répondre à la demande croissante en énergie, malgré le fait que le Maroc ne dispose que de réserves de charbon très limitées», mettent-ils en exergue.

L’Institut Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie rappelle aussi que le secteur des transports connaît le taux d’émission qui augmente le plus rapidement et représente la deuxième source d’émission au Maroc derrière le secteur de l’électricité.

Combustibles de substitution, mesures d’efficacité énergétique ou carburant synthétique

Dans ses recommandations, l’étude reconnaît que le Maroc a le potentiel supplémentaire d’étendre encore ses efforts et ses stratégies en faveur d’un développement sobre en carbone. «Une approche prometteuse pourrait consister à mettre l’accent sur le développement des centres urbains en tant qu’entités administratives», note-t-elle. Celle-ci suggère «une implication des gouvernements locaux dans la conceptualisation de la politique urbaine nationale», affirmant qu’elle «revêt une grande importance», tout comme «la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique dans les bâtiments publics».

L’étude recommande aussi «d’explorer les options d’atténuation relatives aux émissions provenant de l’utilisation directe d’énergie pour la production de chaleur» dans le cadre du secteur de l’énergie, et le «développement dans la direction d’un système de transport à faibles émissions de carbone» pour celui du transport.

Pour le premier secteur, l’étude propose l’utilisation de combustibles de substitution ou encore les mesures d’efficacité énergétique. Pour le deuxième, elle estime qu’«avec son potentiel énergétique renouvelable élevé, le Maroc pourrait se concentrer sur la recherche et le développement de carburants synthétiques basés sur des énergies renouvelables». Un domaine qui «non seulement offrirait un potentiel de décarbonisation du secteur des transports, mais permettrait également de devenir un exportateur vers l’Europe à l’avenir», conclut-elle.

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