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Interview

Crans Montana : «Une consécration pour le sud marocain et son développement»

La cinquième édition du Forum Crans Montana, tenue à Dakhla, a conclu ce dimanche ses travaux. Jean-Paul Carteron, président fondateur de ce forum, revient avec Yabiladi sur le thème de cette année et l’apport de cette rencontre pour Dakhla ainsi que pour l’Afrique.

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Jean-Paul Carteron, président fondateur du Forum Crans Montana. / Ph. DR
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Dans sa lettre, le roi Mohammed VI a affirmé que l’Afrique doit s’adapter pour sa jeunesse. Le Forum Crans Montana s’est-il lui aussi adapté ?

Crans Montana s’est adapté depuis longtemps. Nous avons créé la communauté des New Leaders qui permet d’adopter et de recevoir dans des conditions exceptionnelles les jeunes entrepreneurs, hommes et femmes, pour les faire bénéficier des connexions que nous pouvons leur offrir. Et il y a déjà un certain temps que les jeunes sont intégrés dans le forum.

Comment évaluez-vous ces cinq éditions organisées à Dakhla, au Maroc ?

C’est tellement positif que nous sommes ici pour la cinquième année justement. Les activités que nous développons avec l’Afrique sont très importantes. Dire concrètement ce qui se passe, je n’en n’ai pas les détails mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a une demande, un appel, une participation de plus en plus importante de l’Afrique, ce qui démontre qu’ils y trouvent leurs propres intérêts et que tout se passe bien. Et nos ambitions futures sont, de leurs côtés... sky’s the limits.

Qu’en est-il pour l’événement de cette année ?

C’est encore tôt pour faire un bilan. Nous avons eu des centaines et des centaines de personnalités internationales présentes. Nous avons accueilli plus de 110 pays, 1 200 participants, ce qui représente une consécration pour le territoire du sud marocain et son développement auquel nous nous sommes attachés depuis cinq ans. C’est important pour l’ouverture de cette région, à laquelle nous voulons travailler. Je suis surpris, année après année, de voir l’agrandissement, les construction, l’activité économique qui se développe et se consolide à Dakhla. Le bilan est forcément positif.

L’édition de cette année a abordé plusieurs problématiques liées à la santé, à l’agriculture, aux jeunes et aux femmes…

L’avenir de l’Afrique c’est la santé publique. On disait tout à l’heure pendant un panel qu’après les maladies infectieuses, l’Afrique commence à être envahie par des maladies non communicables, comme le diabète, qui deviennent génétique. Le pacifique est dévoré et dévasté par le diabète et l’obésité à cause d’une malnutrition et un manque d’éducation. L’Afrique est considérée comme un marché sur lequel on peut vendre n’importe quoi. Il y a des médicaments périmés et d’autres contrefaits, ce qui est une catastrophe, parce qu’il n’y a pas de contrôle qualité.

J’ai dit hier que si toutes les terres agricoles africaines étaient cultivées, on pourrait nourrir le monde entier. Mais il y a des gens qui ont faim en Afrique donc il y a quelque chose qui ne va pas et qui doit changer.

Et c’est donc là que doivent intervenir les jeunes. Cette jeunesse, il faut l’aider, la stimuler et la soutenir pour prendre les choses en main et faire changer les choses. Il y a, de l’autre côté, la femme africaine l’élément basique des sociétés et communautés locales. La femme africaine aujourd’hui bénéficie d’une promotion certaine et le Maroc, à mon avis, a déjà donné l’exemple.

Contrairement aux éditions précédentes où ses éléments ont menacé d’entraver le déroulement de la conférence, le Polisario est resté silencieux cette année. Pourquoi à votre avis ?

Je leur ai dit, je leur ai redit et je pense qu’ils finiront par comprendre : ce que nous faisons ici en organisant une conférence, c’est poser l’acte démocratique basique. Une conférence, c’est avant tout des gens qui se rencontrent pour parler. Si ces messieurs s’opposent à ce genre d’activités, cela veut dire qu’ils ont fait leurs études en Corée du Nord. Qui peut s’opposer à une conférence ? Qui peut s’opposer à ce que des gens se retrouvent pour se découvrir, parler ensemble et essayer de construire un avenir meilleur ?

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