Le gouvernement espagnol se penche sur l’enquête sur les deux jeunes espagnols tués par la marine marocaine

Le ministère espagnol des Affaires étrangères a chargé l'ambassade d'Espagne à Rabat de poursuivre ses efforts dans le dossier d'Emin et Pisly, les deux jeunes espagnols tués par la Marine Royale marocain, rapporte ce mercredi l’agence de presse espagnole EFE.

Les familles des victimes, lors d’un rassemblement devant le Palais de l'Assemblée de Melilla, ont lu devant les médias la réponse du gouvernement à leur sollicitation. Celle-ci a été obtenue grâce au sénateur Bildu Jon Iñarritu, le 13 février.

L’exécutif affirme qu’il a récemment donné des instructions à l’Ambassade d’Espagne à Rabat, l’objectif étant de répondre aux demandes des familles concernant le compte rendu des événements, ainsi que «la récupération des biens du défunt et l'examen du bateau que les deux jeunes hommes utilisait», précise le média local El Faro de Melilla.

«Cinq ans d’attente dans la douleur»  

Interrogé sur le rapport d’enquête des autorités marocaines, l’exécutif ibérique a souligné qu’un «premier rapport factuel a été élaboré en décembre 2013 et un deuxième rapport en juillet 2014». L’autopsie pratiqué par les experts médicaux-légaux espagnols avait révélé que les deux jeunes avaient reçu des coups de feu à la tête, rappelle EFE. Cette contre-expertise contredit, selon les familles, la version officielle des autorités marocaines.

Plus de cinq ans après la mort de leurs enfants, les parents disent «souffrir dans la plus grande douleur depuis 64 mois et qu’il n’y a aucun moyen d’en sortir», a déclaré Driss, le près d’Emin au média local.

Pour rappel, le 27 octobre 2013 vers 19 heures, dans la zone appelée «Punta Negri», deux jeunes espagnols répondant au nom de Emin et Pisly ont été tués par balle dans les eaux marocaines par la Marine royale. Selon les premières explications sur leur mort, l’incident est survenu lors d’une course-poursuite. Les deux jeunes âgés de 20 et 24 ans auraient refusé d’obtempérer aux ordres d’une patrouille voulant inspecter leur embarcation. Cinq tirs de sommation ont retenti avant que la marine ne tire deux autres coups qui leurs ont été fatals.

Les parents des victimes Emin et Pisly affirmaient que leurs enfants étaient venus passer le week-end à Saïdia, emportant avec eux tous les papiers et le matériel nécessaires pour leur embarcation : GPS, cartes, feu de Bengale, lumières entre autres.