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Grand Angle

Maroc : L’Education nationale entre l’optimisme d’Amzazi et le pessimisme des syndicats

Après la réunion organisée lundi à Rabat entre le ministère de l’Education nationale et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur, chaque partie a donné sa version de cette rencontre. Si le département de Saïd Amzazi estime qu’une issue a été trouvée, les syndicats considèrent que les offres proposées ne répondent pas aux attentes des enseignants.

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La réunion du lundi entre le ministre de l'Education nationale et les centrales syndicales du secteur de l'enseignement. / Ph. DR
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Après moult reports, le ministre de l’Education nationale s’est réuni lundi 25 février au siège du ministère de l’Education avec les syndicats les plus représentatifs du secteur.

Hier soir, le ministère a publié un communiqué de presse, expliquant que plusieurs dossiers ont été abordés lors de cette rencontre. L’occasion pour le département dirigé par Saïd Amzazi de se féliciter de ce round et d’affirmer sa disposition à répondre favorablement aux revendications des deux fédérations nationales de l’enseignement affiliées à l’UMT et l’UGTM : la Fédération nationale de l’enseignement et le Syndicat national de l’enseignement affilié à la CDT.

Les syndicats apportent un autre son de cloche

Selon le communiqué du ministère, les deux parties sont parvenues à un consensus dans plusieurs dossiers, citant notamment celui des professeurs d’enseignement secondaire et les titulaires de diplômes étrangers, et annonçant la promotion des titulaires des diplômes d’ingénieurs d’Etat après leur réussite des concours de 2014 et 2015.

Ces mesures seront discutées ce mardi lors d’une réunion entre Saïd Amzazi et le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani, nous confie une source syndicale.

Mais l’optimisme du ministère de l’Education nationale se heurte au communiqué des cinq centrales syndicales publié ce mardi. Ainsi, dans le document consulté par Yabiladi, les syndicats expriment leur refus de l’offre «unilatérale» du ministère, estimant que les propositions de ce dernier ne répondent pas aux attentes des enseignants.

Ils soulignent «l’absence de la volonté politique réelle de réfléchir sérieusement aux revendications justes et légitimes des enseignants» et réitèrent leur appel au ministère de l’Éducation et au gouvernement pour améliorer l’offre. Enfin, les syndicats invitent les enseignants à se mobiliser et à mettre en œuvre les programmes de lutte unitaire pour la défense des acquis et la sauvegarde des droits.

Contacté par Yabiladi, Abderrazak El Idrissi, secrétaire général de la FNE, nous confie ce lundi que la première partie du communiqué du ministère évoque des anciens dossiers traités depuis l’ère de Mohamed Hassad, «dont celui des ingénieurs d’Etat traité depuis presque un an et demi». «La régularisation de ce dossier est toujours en attente alors qu’ils devaient être promus en 2015», regrette-t-il.

Plusieurs divergences entre le ministère et les syndicats

Quant aux dossiers qui ne semblent pas avancer, le syndicaliste cite celui de «la cellule 9» qui concerne «des enseignants dans l’échelle 9 avec un salaire de moins de 4 000 dirhams, sachant que le ministère ne recrute plus par cette échelle depuis 2012».

«Nous demandons depuis l’ère du ministre Mohamed El Ouafa à ce qu’ils bénéficient d’une promotion exceptionnelle depuis le 1er janvier 2013, mais le ministère va à peine discuter avec le chef du gouvernement et les ministres de l’Economie et de la Fonction publique, et propose de les diviser en quatre parties alors que le traitement intervient à partir du 1er janvier 2019, ce qui n’est pas juste et ne règle pas le problème.»

Abderrazak El Idrissi, secrétaire général de la FNE

Il évoque aussi les enseignants ayant dépassé deux décennies dans la fonction publique et qui sont lésés par les deux statuts de fonctionnaires de l’Education nationale. «Nous demandons à ce qu’ils bénéficient aussi de promotion exceptionnelle depuis le 1er janvier 2012 alors que le ministère propose une promotion qui ne concerne que ceux proches de la retraite», nous explique-t-il.

Notre interlocuteur estime que «cette proposition ne permettra pas à ces enseignants de bénéficier de cette promotion avant de partir à la retraite», avec «la réforme de la retraite et son calcul sur les huit dernières années».

«Le ministère et le gouvernement viennent pour traiter des revendications avec zéro dirham, ce qui n’est pas sérieux et ne rassure pas les enseignants», regrette encore le secrétaire général de la FNE. Celui-ci rapporte toutefois un «petit point positif» concernant la promotion par diplômes, «mais selon les besoins du ministère», ainsi que le «niet» du ministère concernant le dossier des enseignants contractuels.

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