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Grand Angle

Une semaine après la visite de Felipe VI, l'accueil des pateras est-il un cadeau du Maroc à l’Espagne ?

Une semaine après la visite du roi Felipe VI à Rabat, le Maroc se prépare-t-il à faire un cadeau à l’Espagne sur la question de la migration ? A en croire El Pais, la coopération des deux pays contre les mafias de l’immigration pourrait se déployer dans les eaux de la Méditerranée.

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Les rois Felipe VI et Mohammed VI à Rabat / Ph. MAP
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Le 13 février le quotidien El Pais révélait, sans être pourtant démenti par aucun membre du gouvernement Sanchez, que Felipe VI a demandé à Mohammed VI d’ «aller de l’avant» dans la lutte contre les mafias de l’immigration.

Aujourd’hui, le même quotidien annonce en couverture du journal qu’en vertu d’un «accord», probablement signé lors de la visite d’Etat du monarque espagnol les 13 et 14 février, le Maroc aurait accepté d’accueillir dans ses ports les pateras de migrants secourues par les gardes-côtes du voisin ibérique.

Parfaitement conscients de l’effet de bombe de leur révélation, les deux journalistes auteurs de l’article ont tenu à préciser, dès les premières lignes, que l’information de la conclusion de l’accord leur a été confirmée par «trois sources gouvernementales».

De la terre à la mer                   

Malgré cette précaution, l’exécutif Sanchez s’est empressé de démentir la nouvelle par la voix de sa secrétaire d’Etat à la Sécurité, Ana Botella Gomez. Son ambassade à Rabat à été appelée en renfort pour relayer aux médias marocains la version «officielle». Des démentis qui marquent la sensibilité et la fébrilité des autorités espagnoles sur le sujet. Si accord il y a eu, les révélations d'El Pais pourraient contribuer à indisposer les deux pays et compromettre son application. 

En effet, le Maroc a toujours clamé son refus catégorique d’accueillir les migrants expulsés d’Europe ayant transité par son territoire, malgré les multiples appels du pied de certains pays européens. Néanmoins en août dernier, Rabat a tout de même accepté le rapatriement de 116 Subsahariens ayant réussi à escalader la double clôture de Ceuta. Une mesure qui, selon le gouvernement espagnol, est conforme à une procédure exceptionnelle, en vertu d’un accord entre l’Espagne et le Maroc datant de 1992. Une disposition longtemps mise sous le boisseau avant de réapparaitre.

Si ce cas a stupéfait la classe politique et les associations, d’autres ne bénéficient pas d’une telle médiatisation. Ce que la presse espagnole appelle les «expulsions rapides» de Subsahariens entrés à Ceuta et Melilla.

L’accord révélé par El Pais ne serait alors qu’une nouvelle étape franchie par les deux pays dans leur coopération en matière de «gestion migratoire» pour faire face aux «souffrances et au drame des vies humaines perdues à cause des mafias qui trafiquent avec des êtres humains», comme déclaré par le roi Felipe VI dans son discours du 14 février à Rabat devant les membres du Conseil économique Maroc-Espagne.

L'opérationnalisation dudit accord dépendra in fine de la qualité des relations entre les deux Etats. Des élections législatives anticipées sont prévues le 28 avril en Espagne.

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