L’Espagne épinglée pour l’expulsion d’un enfant malien venu du Maroc

Le Comité des droits de l’enfant, organe des Nations unies, a condamné en ce mois de février l’Espagne pour l’explusion d’un mineur malien qui avait franchi la barrière de Melilla en 2014. Selon El Pais, Moussa (nom fictif), Malien âgé de 15 ans à l’époque, a tenté à plusieurs reprises de franchir la clôture séparant le Maroc de Melilla. «Lors de ses précédentes tentatives, les forces de sécurité marocaines l’ont intercepté et frappé à plusieurs reprises. Une fois, il avait perdu ses dents et avait marché 20 kilomètres jusqu’au camp où il a dormi», poursuit le journal.

Le 2 décembre 2014, Moussa finit par atteindre la dernière des barrières qui le sépare de Melilla. Il passe alors «des heures perché au sommet de la clôture». Mais lorsqu’il décide de descendre, la Garde civile espagnole le menotte et le remet aux autorités marocaines. Pour l’organe onusien composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, dont l’Espagne est signataire, ce mineur «n’a bénéficié d’aucune assistance juridique et d’aucun interprète pour pouvoir communiquer». De plus, «sa situation de mineur non accompagné» et sa «vulnérabilité» n’ont pas été prises en compte, poursuit-il.

En somme, le Comité estime que l’Espagne «a violé par cette expulsion sommaire trois articles de la Convention relative aux droits de l’enfant». L’avis du comité, émis le 1er février, constitue la réponse à la plainte déposée par Moussa en novembre 2015 avec notamment le soutien juridique du Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR) et d’autres ONG.