Europe : Le directeur de l’agence Frontex relativise les chiffres sur la crise migratoire

L’Union européenne n’est pas confrontée à une «crise explosive» concernant les arrivées de migrants, mais de plus en plus de personnes en provenance d’Afrique tentent de se rendre en Europe via l’Espagne depuis le Maroc, a déclaré ce mercredi à Bruxelles Fabrice Leggeri, directeur de l’agence Frontex, cité par l’agence Associated Press. «Pour le moment, nous ne sommes pas en pleine crise de migration aux frontières extérieures mais, bien sûr, nous voyons qu’il y a toujours une pression», a-t-il ajouté.

Leggeri a indiqué que les passages non autorisés de migrants en Méditerranée ont chuté de plus d’un quart l’année dernière, passant à 150 000 arrivants. De plus, le nombre de personnes quittant la Libye et la Tunisie sur la route centrale de la Méditerranée vers l’Europe a diminué de 80% en 2018, pour atteindre environ 23 500 arrivées. Selon les chiffres de Frontex, les entrées en Grèce ont ralenti et leur nombre a légèrement diminué depuis que l’Union européenne a accepté de verser à la Turquie plusieurs milliards de dollars d’aide afin d’encourager les garde-côtes turcs à empêcher les migrants de partir. Les arrivées dans la Méditerranée centrale sont maintenant à leur plus bas niveau depuis 2012.

Enfin, les entrées non autorisées de migrants en Espagne ont augmenté de 160%, pour atteindre 57 000 passages l’an dernier. «C’est en fait, en chiffres absolus, la première route vers l’Union européenne en matière de franchissement illégal», a ajouté Fabrice Leggeri. «Le Maroc est le principal point de départ vers l’Europe sur cette route.» D’après les données de l’agence Frontex, les ressortissants marocains sont plus nombreux à arriver que les Irakiens ou les Afghans, et les Syriens y entrent toujours en grand nombre.