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Grand Angle

Maroc : L’agresseur de la journaliste ivoirienne a été arrêté

Victime d’une agression en plein jour à Rabat, Sylvie Obité a finalement été contactée par la police, qui a même tenu à s’excuser au nom de la police nationale.

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Sylvie Obité, la journaliste ivoirienne victime d'une agression à Rabat. / Ph. DR
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Une semaine après sa brutale agression au quartier Takaddoum de Rabat, Sylvie Obité, journaliste ivoirienne installée au Maroc depuis quatre ans, a finalement été contactée par la police judiciaire, qui lui a demandé de se rendre dans ses locaux pour porter plainte.

La journaliste avait pourtant déjà tenté de saisir la police, explique-t-elle à Yabiladi. «Le jour même de mon agression, je me suis rendue dans le neuvième arrondissement [de Rabat], celui de Takaddoum (…), mais personne ne m’a reçue. On m’a quasiment ignorée», nous confie-t-elle. «L’inspecteur qui devait recueillir les plaintes n’était pas au commissariat», regrette Sylvie Obité, qui dit avoir quitté le poste de police après quatre heures d’attente. Elle dit s’y être à nouveau rendue le lendemain, puis le surlendemain, en vain. 

Moins d’une semaine plus tard, alors qu’elle était sur le point de se rendre à l’hôpital pour un contrôle après une fracture de la main suite à son agression, la journaliste ivoirienne est donc contactée par la police judiciaire. Elle se rend au commissariat avec Hermann Kenfack, directeur de la communication et du patrimoine au Centre culturel africain du Maroc (CCAM). «J’ai été bien accueillie. On m’a dit qu’on voulait m’entendre par rapport à ce qui s’était passé», poursuit Sylvie Obité, qui a enfin pu déposer plainte.

«La sécurité sera renforcée pour les migrants et les étrangers»

Avant de repartir, deux agents la font entrer dans les locaux du chef. «Il m’a dit qu’il tenait, en son nom et à celui de toute la police nationale, à présenter ses excuses par rapport à cet incident», précise-t-elle. Le chef, «[lui] donne [sa] parole» et affirme que «la sécurité sera renforcée pour les citoyens – parce que c’est notre devoir – mais aussi pour les migrants et les étrangers», ajoute-t-elle.

Le lendemain, elle est à nouveau convoquée dans les locaux de la police judiciaire pour procéder à l’identification de son agresseur, qui sera finalement arrêté une semaine jour pour jour après l’agression.

Pour rappel, dans un précédent article de Yabiladi, Sylvie Obité, également présidente du Réseau international des femmes leaders (RIFeL), qui dispose de deux antennes – l’une en Côte d’Ivoire et l’autre au Maroc – avait évoqué «des attaques ciblées dont sont victimes les femmes et hommes subsahariens».   

Le même constat a été observé par Hermann Kenfack, qui affirme que le phénomène devient assez récurrent. «J’ai dénombré quatre cas d’agression durant les cinq derniers jours et dans le même quartier. Les profils des victimes sont les mêmes : de jeunes femmes subsahariennes qui sortent seules pour faire leurs courses ou sortent de l’église», explique-t-il, soutenant «qu’elles sont plusieurs et qu’il ne s’agit donc pas d’un phénomène isolé».

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