Immersion dans la vie d’une famille marocaine résidant à l’étranger. Vous avez travaillé toute une vie pour vous acheter un appartement, une maison, un pied à terre dans votre pays d’origine, le Maroc. Ce bien immobilier symbolise votre attachement à vos racines. Vous l’imaginez comme un sanctuaire où toute votre famille pourra se retrouver.
Ce cocon familial est aussi la concrétisation d’une promesse faites lors du départ vers un pays lointain : «Je quitte mon pays, mais un jour, je reviendrai.» Mais à l’heure du retour, mauvaise surprise : votre patrimoine ne vous appartient plus. Contrairement à la complexité de la situation dans laquelle la victime se trouve, le procédé de spoliation est simple : un membre de la famille ou un inconnu établit des faux en écriture pour justifier auprès de l’administration que le bien lui appartient. Si les cas les plus fréquents concernaient des titres de propriétés coutumiers (titre adoulaire, melkia), ces dernières années ont révélé un vaste réseau de spoliation qui ciblait des propriétés ayant un titre à la conservation foncière, qui offrait disait-on une sécurité juridique à toute épreuve.
Depuis, de nombreuses familles MRE mais aussi marocaines au Maroc vivent au rythme des audiences au tribunal, dans des procédures judiciaires qui n’en finissent pas. Usées, fatiguées, malades, certaines avouent avoir perdu confiance en la justice. D’autres n’ont même pas eu le temps de vivre ce chemin de croix, puisqu’ils ont succombé au choc de la découverte du vol de leur bien immobilier. Une pensée particulière à M. Friekh décédé à Fès, ou M. Makcharrad à Meknès, paix à leurs âmes. C’est alors aux héritiers que revient la lourde tâche de batailler pour un éventuel retour de leur propriété terrienne par la justice.
Aujourd’hui, chères auditrices, chers auditeurs, préparez-vous à entendre des témoignages poignants face à des situations kafkaïennes. Nous avons la chance de recevoir dans le studio de Radio 2M deux victimes de spoliations : Mme Nawal Bradley qui est venue spécialement de France pour l’émission. Abdelhay Oukachi, MRE installé à Casablanca depuis des années. Et enfin, Moussa El Khal, juriste et representant de l’association ADJM.
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